La dette financière des entreprises non financières (ENF) a marqué une forte décélération à 0,2% en 2023, s'établissant autour de 905,6 milliards de dirhams (MMDH), ressort-il du 11e rapport annuel sur la stabilité financière, publié par Bank Al-Maghrib, l'Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) et l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC). Suivez La Vie éco sur Telegram Cette décélération recouvre une baisse de l'endettement des entreprises relevant du secteur privé, indique ce rapport, précisant que le ratio de la dette financière globale des ENF par rapport au produit intérieur brut (PIB) a reculé à 61,9% en 2023. D'après la même source, la dette financière des entreprises privées, représentant les deux tiers de l'endettement global des ENF, s'est repliée de 1,7% à près de 592 MMDH. Cette baisse a concerné l'ensemble des composantes de la dette, aussi bien domestique, qu'elle soit bancaire (-0,4%) ou obligataire (-8,6%), qu'extérieure (-18,8%). La dette bancaire reste leur principale source de financement (90,8%). Le rapport fait aussi savoir que les entreprises publiques ont davantage eu recours à l'endettement auprès du secteur financier marocain, sous forme d'emprunt bancaire (+29,4%) et d'émissions obligataires (+8,8%), renforçant leurs parts respectives à 25% et 19% de l'endettement total, et ce au détriment de l'endettement extérieur qui s'est contracté de plus de 5%. L'encours de la dette de ces entreprises a augmenté de 4% à près de 314 MMDH, représentant environ 21,5% du PIB. La composante extérieure de l'endettement des ENF, représentant 22% de leur dette financière totale, a baissé de 7% à 196,7 MMDH, soit 13,4% du PIB. Pour sa part, la décélération de la dette obligataire s'accentue avec une hausse limitée à 1,6% contre 2,4% en 2022 et 7,9% en 2021, en lien avec les conditions de taux jugés élevés par les opérateurs. Les prêts bancaires aux ENF, représentant 68% de leur endettement financier total, ont connu un ralentissement de 2,5% à 614,3 MMDH. En ce qui concerne la composition de la dette bancaire globale (banques et sociétés de financement), les crédits bancaires destinés au financement des besoins de trésorerie des ENF ont diminué de 0,9%, constituant 42,4% de cette dette. Parallèlement, le rapport fait état d'une chute des financements pour la promotion immobilière de 4,3% en 2023. En revanche, la reprise des crédits à l'équipement, amorcée en 2022, s'est poursuivie avec une nouvelle hausse de 11,3%, ce qui a entrainé une augmentation de leur part à 37,5% de la dette bancaire globale. Pour ce qui est des crédits accordés par les sociétés de financement entre 2022 et 2023, ils ont globalement progressé de 2,8% à 62,2 MMDH. Le crédit-bail a affiché une hausse de 3,8% à 57,3 MMDH et le cautionnement de 17,1% à 1,2 MMDH. A l'inverse, l'affacturage a diminué de 13,9% à 3,4 MMDH. Ces variations reflètent une expansion continue et une demande croissante de financement, malgré des fluctuations dans certaines catégories de crédit. Le crédit-bail et l'affacturage représentent respectivement 9,3% et 0,6% de la dette bancaire globale.