L'intégration de l'intelligence artificielle dans les data centers soulève de nombreuses questions sur la consommation d'énergie, le type de refroidissement, l'efficacité opérationnelle... Le point avec Schneider Electric, à l'occasion d'une visite de site à Barcelone. Suivez La Vie éco sur Telegram L'intelligence artificielle continue de croitre à un rythme exponentiel. Elle a révolutionné bien des industries et a même redéfini nos vies. Cela ne devrait pas s'arrêter de sitôt. La croissance de l'IA offre également aux entreprises de centres de données des opportunités pour innover, étendre leurs offres de services et répondre aux besoins en constante évolution des applications et des entreprises pilotées par l'IA. Cela dit, cette IA a un coût et il est énorme. Si l'énergie consommée actuellement par les data centers est de 4,3 GW, elle devra atteindre 18 GW d'ici 2028. Ce qui dépasse les taux de croissance actuels de la demande d'énergie des centres de données. D'autant que les charges de travail liées à l'IA représenteront 15 à 20 % de la consommation d'énergie totale des centres de données à cet horizon. Ceci pose des problèmes de durabilité, de résilience, mais aussi d'efficacité opérationnelle. Et ce sont justement les défis que Schneider Electric s'engage à relever et qu'il a présentés, lors d'une visite immersive dans ses data centers, à Barcelone, le 11 juillet dernier. Lors de cet évènement organisé sous le thème «The future of the AI-Ready Data centers by Schneider Electric», Natalya Makarochkina, Senior Vice President, Secure Power Division, International a expliqué : «les taux d'adoption accélérés de l'IA signifient que les entreprises doivent être prêtes à faire face aux exigences en matière d'architecture, de durabilité, de sécurité et de ressources des technologies de l'information». Dans ce cadre, Schneider Electric est spécialisé dans l'optimisation de l'infrastructure physique pour répondre aux exigences de l'IA. En s'appuyant sur son expertise en matière d'ingénierie des sites, la société aide ses clients à passer d'une configuration à faible densité à une configuration à haute densité. Refroidissement: La substitution de l'air par le liquide, un must Sauf que ces data centers génèrent une très forte chaleur, qui nécessite l'utilisation de système de refroidissement plus efficaces et moins consommateurs d'énergie. Dans les centres de données traditionnels moins denses, le refroidissement peut représenter 20 à 40 % de la consommation totale d'énergie de l'installation. «D'où, l'intérêt de substituer le refroidissement par air, par le refroidissement liquide», explique Maurizio Frizziero, Director of Cooling Innovation and Strategy. En fait, le liquide reste le meilleur moyen de refroidissement. Il s'agit d'une architecture qui offre de nombreux avantages aux entreprises de centres de données, tels qu'une plus grande efficacité énergétique, un moindre encombrement, un coût total plus bas, une fiabilité accrue des serveurs, un niveau de bruit plus faible, et des densités de serveurs similaires à celles des valeurs actuelles. Toutefois, son utilisation optimale dépend de la température du système. Cette manière de refroidir les data centers ne peut donc pas être efficaces pour toutes les machines. À mesure que la demande de puissance de traitement de l'IA augmente et que les charges thermiques s'accroissent, le refroidissement liquide est devenu un élément essentiel de la conception des centres de données, ce qui nécessite une approche innovante, complète et flexible. En ce sens, Schneider Electric encourage à adopter cette nouvelle manière de faire grâce à un portefeuille diversifié offrant divers types de solutions. Frizzizero apporte une nuance importante. Selon lui, «les centres de données ne seront pas refroidis à 100 % par liquide, même si le refroidissement liquide devient un must pour les environnements à haute densité. Le défi pour les concepteurs consiste à intégrer de la flexibilité dans leurs installations de refroidissement». Masons Climate Accord, un engagement pour le développement durable Ces initiatives rentrent dans le cadre de l'engagement de Schneider Electric à favoriser un environnement durable. Autre exemple de cette implication : sa présence en tant que membre fondateur de Masons Climate Accord, à côté d'une cinquantaine d'entreprise. Cet accord vise à réduire les émissions de carbone dans les matériaux, les produits et l'énergie des infrastructures numériques, mais aussi, à établir des normes mondiales pour la comptabilisation du carbone dans l'infrastructure numérique, en influençant les décisions du marché afin de propulser l'industrie vers la neutralité en matière de carbone.