Compte tenu du Ramadan, de plus en plus de salariés veulent prendre leurs congés en juin et juillet. Comment programmer les départs bien à l'avance pour satisfaire tout le monde. Dans quelques semaines, beaucoup d'entreprises vont commencer à tourner au ralenti, si elles ne baissent pas tout simplement les rideaux pour trois à quatre semaines. Et pour cause, la période estivale correspond le plus souvent aux départs en vacances. Cette année, l'organisation risque d'être plus difficile car Ramadan coïncidera avec début août. Beaucoup voudront partir en vacances dès juillet pour mieux profiter, en famille, de leur période de repos durant la journée. Khalid Lahbabi, DRH Groupe CMCP/International Paper, souligne que «l'avancée du mois de Ramadan a fait que ces 2 dernières années les demandes sont formulées pour le mois de juillet, ce qui provoque un embouteillage en cette période». Dans les entreprises organisées qui mènent une vraie politique de gestion des ressources humaines, il ne doit pas y avoir de difficultés. «Les départs en congé doivent nécessairement faire l'objet d'une planification et d'un tableau de suppléance pour assurer la continuité des activités», ajoute M. Lahbabi. Sauf que dans les entreprises qui décident d'une fermeture annuelle pendant cette période de l'année, il y aura sans doute des frustrés parmi les salariés. L'entreprise ne peut certes pas forcer un salarié à partir en congé, mais elle peut établir un programme en fonction des impératifs de production. Bref, tout est question d'organisation, tant pour la planification des départs que pour le fonctionnement interne. Sur ce dernier point, beaucoup d'experts en RH font remarquer que les absences permettent d'impliquer les collaborateurs en poste dans des tâches qu'ils n'avaient pas l'habitude de faire pour développer la polyvalence et surtout de responsabiliser les collaborateurs qui seront un jour amenés à prendre la relève. Omar Benaini, consultant associé chez LMS ORH, met en évidence un autre intérêt et non des moindres. «Le fait de confier l'intérim d'une fonction à une personne lui permet notamment de profiter d'une nouvelle expérience et de se bonifier», observe-t-il. Pour un collaborateur c'est donc une marque de confiance qui peut très bien influer sur son comportement futur et son implication. En effet, le rôle d'un manager est de faire en sorte que ses collaborateurs soient performants. Et l'un des moyens consiste justement à les pousser à prendre en charge un certain nombre de missions. Toujours est-il que l'on ne peut pas déléguer tous ses dossiers, même si, dans l'absolu, personne n'est indispensable pour faire tourner une entreprise. «Certains dossiers, comme les négociations salariales, la gestion des heures supplémentaires et les embauches sont toujours laissés en stand-by. Même le DG se refuse à prendre des décisions sur ces questions en mon absence», assure le DRH d'une grande société. «Ce n'est pas parce qu'il ne veut pas se mouiller ; dans l'entreprise, je maîtrise ces dossiers plus que quiconque». Et en cas d'urgence ? Une hypothèse à ne jamais écarter. C'est pourquoi il faut être joignable par une poignée de personnes, la secrétaire ou le suppléant, par exemple. «Aujourd'hui, le téléphone portable et la messagerie électronique font parfaitement l'affaire», souligne Karim Bennis, DG d'une PME. Mais ce serait une catastrophe si le téléphone sonne à tout instant. En effet, pour se reposer, il faut bien savoir prendre du recul. Par rapport au Ramadan, il faudra surtout penser à ceux qui resteront dans l'entreprise. «J'ai deux parades. La première est que j'ai mis en place une équipe de plusieurs personnes, dédiée à la préparation des repas pour ceux qui travaillent au moment du f'tour. Ce qui donne à l'entreprise un air de famille pendant toute cette période. La seconde, moi-même et l'équipe dirigeante mettons un point d'honneur à arriver au moins à l'heure, si ce n'est légèrement avant. Cela s'appelle donner l'exemple», explique le DG d'une PME.