Sur un domaine de 770 000 km2 ouvert à l'exploration, 233 609 km2 sont couverts par des recherches. Trente sociétés pétrolières détiennent des permis de recherche et d'exploration au Maroc. La piste des schistes bitumineux sérieusement envisagée. En forte dépendance énergétique vis-à-vis de l'extérieur, le Maroc a depuis 2000 engagé une nouvelle stratégie sur le terrain de la recherche pétrolière. Gérée par l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), celle-ci prévoyait de dynamiser et d'intensifier les travaux de recherche pétrolière sur l'ensemble des bassins sédimentaires marocains. Pourtant, malgré un Code des hydrocarbures très attractif, beaucoup reste à faire en matière de forages. En 2010, sur les 770 000 km2 que couvre le domaine minier marocain ouvert à l'exploration, 233 609 ont été concernés par des travaux de recherche, d'exploration ou de forage menés par des partenaires autorisés par l'ONHYM. Ainsi, d'après les chiffres fournis par Wafae Benhammou, directrice du Partenariat et de la coopération à l'ONHYM, la superficie couverte par ce domaine minier en partenariat recense pas moins de 103 permis, 4 autorisations de reconnaissance et 8 concessions. Le tout étant réparti entre 30 sociétés, pour la plupart américaines, européennes, asiatiques et australiennes, seules la Samir et la Maghreb Petroleum Exploration SA (MPE) étant marocaines. Concrètement, 9 sociétés sur ces 30 ont réalisé des travaux en 2010 sur les zones qui leur sont réservées. Parmi elles, l'irlandaise Circle Oil qui a réalisé le forage de 3 nouveaux puits sur le permis qu'elle détient à Sebou, dans la région du Gharb. Sur ce même permis, l'entreprise pétrolière prévoit de forer 2 autres puits dans le courant de cette année. De même, le canadien Transatlantic Petroleum a réalisé en 2010 le forage d'un nouveau puits à Ouezzane-Tissa ainsi que le forage de 2 autres puits à Tselfat, dans le bassin du pré-rif. Le Maroc ne compte pas assez de forages Ce sont donc les régions du Gharb et du pré-Rif qui concentrent l'essentiel des découvertes actuelles du Maroc en matière de ressources pétrolières, onshore comme offshore. Pour autant, ce sont les régions du Centre-Sud et Sud, dans le pourtour d'Essaouira, de Tarfaya, de Zag ou encore de Boujdour, qui recensent le plus de permis de recherche, car présentant le meilleur potentiel (voir carte ci-contre). Le pays intéresse certes les sociétés pétrolières internationales. Toutefois, le nombre de puits d'exploration effectivement forés jusqu'à aujourd'hui est loin d'être suffisant pour évaluer le niveau réel de ce potentiel. «Aujourd'hui, on ne peut parler que de potentiel. En l'absence de forages suffisants, le risque géologique reste important», précise ainsi Mme Benhammou. Pour l'année 2011, 7 nouveaux forages sont prévus. Ainsi, Circle Oil prévoit-il de forer deux nouveaux puits à Sebou, Transatlantic d'en forer un à Tselfat et deux à Asilah alors que l'espagnol Repsol est en train de forer deux puits à Tanger-Larache. De même, l'ONHYM a prévu de réaliser un forage cette année dans la zone Meskala-Toukimt. Pour le reste, de nombreuses études détaillées de nature géologique sont régulièrement menées. En 2010, l'activité propre de l'ONHYM a ainsi porté sur l'acquisition de 300 km d'imagerie sismique 2D dans le bassin de Boujdour onshore et le retraitement de 1 000 km de sismique 2D dans l'offshore de Dakhla. Quant aux partenaires de l'ONHYM, il y a l'exemple de Cabre qui a réalisé en 2010 un peu plus de 14 000 km de gradiométrie aéroportée à Fès et 4 306 km dans la zone de reconnaissance de Taounate. L'OCP et la CMCP utilisent déjà du gaz extrait du Gharb Au vu du très faible nombre de forages, aucune certitude ne peut, pour l'heure, être annoncée quant à l'existence de gisements de gaz ou de pétrole économiquement exploitable pour les besoins énergétiques du Maroc. Certes, les bassins d'Essaouira et du Gharb disposent de gisements de gaz et de pétrole actuellement exploités par l'ONHYM, mais dont les réserves sont minces. Ainsi, 30,3 millions de m3 de gaz naturel issus des deux gisements de Toukimt et Meskala ont été livrés en 2010 au centre minier de l'Office chérifien des phosphates (OCP) de Youssoufia. Quant au condensat issu de cette production gazifière, 6 900 tonnes ont été commercialisées auprès de la raffinerie de la Samir. De même, entre 50 000 et 60 000 m3 de gaz extrait des gisements découverts dans le Gharb, en partenariat avec les sociétés Cabre et Circle Oil, sont livrés chaque jour à la Compagnie marocaine des cartons et papiers (CMCP). Au vu des récentes découvertes de gaz dans ce bassin du Gharb, un projet de gazoduc est en cours de réalisation par Circle Oil et l'ONHYM afin de porter la capacité de production à 120 000 m3/jour.