Le nuage radioactif a traversé l'espace européen et nord-africain les 23 et 24 mars. Les niveaux de radioactivité mesurés sont proches de ceux existants en temps normal. Depuis le 10 mars dernier, la planète entière, et plus particulièrement la communauté scientifique, a les yeux rivés vers le Japon. Suite au tremblement de terre de magnitude 9 sur l'échelle de Richter qu'a connu le centre du pays, la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, dont 4 des 6 réacteurs ont été endommagés, suscite de vives inquiétudes. Selon les informations communiquées par les autorités étrangères, des particules radioactives se déplaçant dans l'atmosphère ont traversé l'espace européen et nord-africain les 23 et 24 mars derniers. Au Maroc, les balises de détection de la radioactivité dans l'air, situées au Centre national de l'énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN) à Mâamora, n'ont rien relevé d'anormal suite au passage du nuage radioactif. D'une très haute sensibilité, ces équipements ont en effet constaté que les niveaux de radiations mesurées dans l'atmosphère étaient proches des niveaux naturels. «On ne peut parler de risque mesurable», confirme le DG du CNESTEN, Khalid El Mediouri. «Cependant, une observation sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines, est nécessaire pour évaluer les retombées de ces particules. Les observations doivent être focalisées sur les poussières dans l'air, l'eau de pluie, les rivières, mais aussi le sol et les plantes», poursuit M. El Mediouri. Il convient en effet de noter que le risque n'est pas totalement écarté puisqu'à l'heure où nous mettions sous presse, mercredi 30 mars, le gouvernement nippon était en état d'alerte maximale concernant le risque nucléaire. Une agence de sûreté nucléaire doit être créée Dans ce type de situation, le CNESTEN coopère de manière renforcée avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) en France. Et en l'occurrence, le centre marocain se tient également informé des données fournies par l'exploitant de la centrale de Fukushima, soit Tokyo Electric Power Company (TEPCO), ainsi que celles diffusées par les autorités de sûreté nucléaire canadienne, belge, espagnole et américaine. De manière générale, le CNESTEN assure un appui technique à l'Etat dans le domaine de la sûreté et la sécurité nucléaire et radiologique. Sollicité à deux reprises par le département de l'environnement, en 2002, dans le sud de l'Espagne et en 1999 au niveau du détroit de Gibraltar, le centre est intervenu pour effectuer des analyses de l'air, des végétaux et des eaux marines, grâce à ses équipements mobiles, et ce, afin de garantir l'absence d'impact sur le Maroc. D'un autre côté, le Centre national de radioprotection (CNRP), dépendant du ministère de la santé, est chargé de la surveillance radiologique de l'air ambiant. A noter qu'en janvier 2011, un projet de loi prévoyant, entre autres, la mise en place d'une Agence nationale de sûreté nucléaire a été adopté par le conseil de gouvernement.