De la petite fiduciaire au cabinet d'expertise comptable international, Devenu expert-comptable en 2001. Très actif dans la vie associative, il vient d'être élu secrétaire général du Conseil régional de Rabat et Nord de l'ordre des experts comptables. Il n'est pas un des premiers experts-comptables marocains, mais Adib Benbrahim est parmi ceux qui ont contribué à donner au métier une nouvelle dimension en s'alliant à des réseaux internationaux pour ouvrir la voie à la création de filiales dédiées à des domaines pointus comme l'hôtellerie, le tourisme ou les loisirs. A cet effet, il s'est obligé à suivre des formations très spécialisées pour consolider ses connaissances et en acquérir de nouvelles. Mais Adib Benbrahim a commencé au bas de l'échelle, c'est-à-dire par de simples tenues de comptabilité pour de petites structures avant de percer et d'accumuler des références qui lui ont permis d'avoir de petits contrats chez des PME avant de s'attaquer au secteur public et aux grands comptes privés. Pourtant, à son jeune âge, il ne visait pas exclusivement l'expertise comptable. Tout ce qu'il savait c'est qu'il voulait exercer un métier lié à la finance. Benjamin d'une famille de trois enfants, Adib Benbrahim est né en 1970 à Rabat. Il a fait ses études à l'école publique et c'est au lycée Dar Essalam de la même ville qu'il obtient un bac sciences expérimentales en 1990. Il s'inscrit alors à l'Institut de gestion de Tunis qui préparait également au métier d'expert-comptable. Pourquoi la Tunisie ? «Non seulement, cette formation était assurée directement après le bac, mais les diplômes étaient reconnus en France et, bien entendu, au Maroc», explique-t-il. Adib Benbrahim n'a pas eu droit à une bourse et c'est son père, simple fonctionnaire, qui prend en charge les frais de séjour et de scolarité. Il a donc dû démarcher de petites entreprises pour tenir leurs comptabilités et arrondir ainsi des fins de mois difficiles. Il commence par des tenues de comptes des professions libérales ou de petites PME En 1995, une fois sa maîtrise obtenue, Adib Benbrahim retourne au Maroc pour passer le concours de l'Institut supérieur de commerce et d'administration des entreprises (ISCAE) -seuls une quarantaine d'étudiants étaient reçus sur les quelque huit cents prétendants, à l'époque – pour l'obtention du diplôme national d'expert-comptable (D.N.E.C). Adib Benbrahim suit ses cours dans cet institut et, pour sa formation pratique, effectue son stage au cabinet KPMG (conformément aux textes régissant le diplôme, les étudiants sont obligés d'effectuer un stage professionnel de 3 ans auprès d'un expert comptable).  En 1999, à la fin du stage et une fois son diplôme en poche, il quitte ce cabinet et, en attendant de soutenir son mémoire, ouvre une fiduciaire, à Rabat, en prenant un crédit «Jeunes promoteurs» de 200 000 DH. Il loue un petit bureau, à 4 000 DH et recrute un assistant et une secrétaire. Les débuts sont durs. Le nouveau patron commence par des tenues de comptabilité classiques pour des professions libérales et des restaurants et quelques travaux de sous-traitance que lui fournissent les confrères déjà bien installés. Les contrats sont si rares qu'il est obligé de donner des cours au cycle normal de gestion de l'ISCAE. Juste après la soutenance de son mémoire en 2001, il prend un associé pour créer Maroc audit, à Rabat, une SARL avec un capital de 100 000 DH, le minimum légal (qui a été ramené à 10 000 DH, plus tard). Il a la chance de décrocher quelques contrats avec les régies de distribution d'eau et d'électricité, mais il doit aller loin comme à Oujda, Nador, Larache et Settat pour s'acquitter de sa tâche. Il n'a d'autres choix que de fixer des prix bas pour accumuler les références nécessaires lui donnant l'opportunité de signer des conventions par la suite. Le cabinet ne commence à sortir de l'ornière qu'à partir du moment où de gros clients comme Al Omrane, l'Agence de lutte contre l'habitat insalubre (ANHI) ou encore la SNEC (aujourd'hui disparues) lui font confiance. Il cherche ensuite à intégrer des cabinets internationaux. Et justement l'américain Crowe Horwath international, 9e réseau mondial d'audit, d'expertise comptable et de conseil, n'est pas encore installé au Maroc. Il tente, sa chance, et, pour ce faire, doit suivre des formations et passer des certificats. Son cabinet a séduit de grands comptes au Maroc et à l'étranger En 2005, ses efforts sont récompensés et il ouvre Crowe Horwath Maroc audit – conseil. Entretemps, il enrichit son portefeuille clients avec la Caisse marocaine de retraites (CMR), la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), Autoroutes du Maroc, l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT). Son cabinet connaît un début de prospérité et il commence à entrevoir les moyens de développer et diversifier son activité. Horwath Maroc audit – conseil, qui emploie actuellement 25 personnes, se développe rapidement et ouvre une antenne à Casablanca. Mais le plus important pour Adib Benbrahim est d'avoir obtenu des missions à l'étranger comme en Mauritanie où il travaille pour le compte du régulateur des télécoms ou en Tunisie avec un opérateur toujours dans les télécoms. Mais son rêve est de nouer et de développer des alliances encore et toujours. C'est dans cet esprit qu'il crée en 2008 Corporate partners, une structure qui s'occupe du conseil et de l'audit dans les domaines du tourisme, de l'hôtellerie et des loisirs. Avec une licence qui couvre tout le Maghreb, il ambitionne de s'attaquer à ces nouveaux marchés en s'investissant dans l'audit «qualité» et un de ses clients est justement le ministère du tourisme. A côté de son activité professionnelle, Adib Benbrahim est très impliqué dans l'ordre des experts-comptables dont il est un membre très actif. Entre 2005 et 2007, il est trésorier du Conseil régional de Rabat. Il a été également président de la commission formation et suivi des experts-comptables stagiaires. A la lumière des élections qui viennent d'avoir lieu au sein de l'ordre, il a été choisi par ses pairs pour être secrétaire général du Conseil régional de Rabat et Nord.