Les études scientifiques, économiques et littéraires sont les trois grandes filières. Un bon cursus secondaire n'est pas suffisant pour réussir une prépa, il faut une bonne dose de motivation. Les classes préparatoires ne constituent pas l'unique voie pour mener des études supérieures de haut niveau. Arrivés en terminale, beaucoup d'élèves des séries scientifiques ne jurent que par les classes préparatoires pour accéder à des écoles prestigieuses. Cependant, il y en a souvent qui en sortent déçus parce que mal préparés. Imad Eddine Hatimi, doyen de la Faculté du management de l'Université Mundiapolis, met en évidence les difficultés que peuvent rencontrer les étudiants. Selon lui, il est important d'avoir un projet professionnel avant de tenter l'aventure. Détails. Les classes préparatoires aux grandes écoles ont-elles la cote auprès des bacheliers ? Généralement, ils manifestent un grand intérêt pour ces classes préparatoires. Au Maroc, il existe une tradition des classes préparatoires aux écoles d'ingénieurs mais, depuis l'année dernière, des écoles marocaines de commerce commencent à adopter le mode prépa. Pour y accéder, il faut avoir de bons résultats au lycée, en moyenne générale et dans certaines matières dont la pondération est en fonction de la filière et de la division choisie. Un tel cursus est certes la voie de prédilection pour faire une grande école, mais il reste risqué vu le nombre d'étudiants qui y postulent et la difficulté du parcours académique d'autant plus que les places pour les meilleures écoles, en particulier étrangères, sont limitées. Quelles sont les filières les plus sollicitées ? Il existe trois grandes familles de filières à savoir scientifiques, économiques et littéraires. Dans chaque famille, il y a plusieurs filières. Bien évidemment, les filières scientifiques restent les plus sollicitées, notamment maths-physique, physique chimie, sciences de l'ingénierie. Chez Mundiapolis par exemple, nous avons une classe préparatoire intégrée pour l'ingénierie financière de deux années d'études. C'est une base qui les prépare à trois ans de spécialisation en ingénierie financière. Ces classes prépas sont réputées être sélectives. Comment savoir si on est fait pour ces études ? Qui dit prépa, dit classes sélectives et programmes chargés pour préparer des élèves pendant deux ans à faire des études longues dans des grandes écoles marocaines ou étrangères. En fonction du projet d'études à préparer, il existe différentes filières. Ceci dit, quelle que soit la filière choisie, l'élève doit s'attendre à un rythme de travail soutenu ponctué de cours intensifs et un travail personnel permanent vu les multiples évaluations orales et écrites auxquelles il est soumis. Par ailleurs, il faut s'assurer du bon choix. Pour ce faire, il faut passer des tests d'orientation et consulter les experts du monde de l'éducation. En ce sens, voici quelques questions qui peuvent aider l'élève à mieux se connaître : Quels sont les types d'activité qui l'intéressent le plus ? Quelles sont les qualités que son entourage reconnaît en lui? Quelles sont les matières scolaires qui l'intéressent et pourquoi ? À qui l'élève s'identifie-t-il (parents, professeurs, stars, etc.) et pourquoi ? Quels métiers vise-t-il et pourquoi pas d'autres ? Quelles sont ses grandes forces et ses grandes lacunes ? Quel lien peut-il établir entre ses forces, ses intérêts et les professions auxquelles il aspire ? Le processus des classes prépas produit certes des profils très bien préparés pour le reste de leurs études et ouvre les portes d'une carrière réussie vu l'intérêt que manifestent les entreprises aux lauréats des grandes écoles. Cependant, sur le plan pédagogique, les classes préparatoires ne sont pas la seule voie qui mène vers des études supérieures de haut niveau. Le modèle nord-américain est mieux classé en termes de qualité académique sur le plan international sans pour autant miser sur le système des classes préparatoires. Il vise à découvrir et à développer des étudiants forts en termes d'habileté et d'attitudes tout en orientant l'acquisition des connaissances vers celles qui sont utiles sur le plan pratique. Quelles sont justement les difficultés que peuvent rencontrer ces élèves ? Le sentiment d'échec que certains profils développent à cause d'un faux pas en prépa, en dépit de l'investissement qu'ils ont fournis, peut se répercuter négativement sur la reprise de leurs études dans d'autres cursus. Partant de là, mon conseil est de ne pas se fier à l'effet mode et prestige des classes préparatoires et vérifier si l'élève veut et peut suivre dans ce genre de parcours. Autrement dit, il faut savoir si l'élève, même brillant, est fait pour les classes prépas. Pour y répondre, l'élève doit se demander d'abord s'il aime en général les études et l'approfondissement des connaissances surtout dans les matières dominantes du programme, et s'il dispose de bonnes capacités intellectuelles (assimiler beaucoup de notions en peu de temps, lire rapidement, mémoriser facilement, analyser et synthétiser correctement) et de méthodes de travail efficaces (sens de l'organisation, rigueur, précision) et d'attitudes gagnantes (motivation, sérieux, confiance en soi, stabilité émotionnelle). Les résultats obtenus au lycée révèlent certes si l'élève peut réussir dans ce genre d'études, mais il faut savoir que la préparation aux concours nécessite une dose élevée de motivation et de détermination, ce qui explique pourquoi certains profils brillants sur le plan académique au lycée ne réussissent pas en classes prépas. Vous avez évoqué le sentiment d'échec. Cela signifie que le problème se situe souvent dans l'orientation qu'on veut prendre ? Il faut savoir que le déficit d'orientation est la première cause d'échec dans les études supérieures chez beaucoup de candidats. J'ai reçu beaucoup d'étudiants qui ont échoué dans ces classes prépas à cause d'une pression psychologique qui se perpétue durant la scolarité de ces jeunes. C'est dire qu'il n'y a pas de préparation pour ces jeunes qui veulent entreprendre des études plus poussées. Dans notre groupe par exemple, un projet professionnel passe avant le projet pédagogique. Les élèves sont suivis durant leurs études secondaires pour l'orientation vers les filières adéquates (scientifique, technique, économique ou littéraire). Nous avons mis en place un centre dédié à l'orientation où les élèves sont suivis durant leurs études jusqu'à l'obtention de leur Baccalauréat. A travers des outils techniques, nous arrivons à évaluer les capacités des élèves et à savoir leurs penchants : ont-ils une vocation pour des métiers de l'homme (médecin, vétérinaire, enseignant…), pour des métiers de l'entreprise (marketing, finance, ressources humaines…) ou pour des métiers techniques (production, ingénierie…) ? L'orientation et l'encadrement nécessitent une approche personnalisée. Et comme je l'ai souligné un bachelier doit avoir un projet professionnel qui lui permettra d'avoir une visibilité sur la suite de son parcours.