La croissance de l'économie nationale devrait s'établir à 2,7% en 2023 et s'améliorer graduellement à 3,2% en 2024 puis à 3,4% en 2025, selon les projections de Bank Al-Maghrib, qui a réuni son Conseil ce mardi. Suivez La Vie éco sur Telegram La Banque centrale a maintenu inchangé son taux directeur, mais a légèrement revu à la baisse sa prévision de croissance pour l'année 2023. Alors qu'elle avait pronostiqué une croissance de 2,9% lors de sa réunion de septembre, Bank Al-Maghrib table désormais sur un taux de 2,7%. Selon un communiqué de BAM, la valeur ajoutée agricole devrait s'améliorer de 5% en 2023, tenant compte d'une production céréalière de 55,1 millions de quintaux au titre de la campagne précédente. La valeur ajoutée agrocle augmenterait ensuite de 5,9% en 2024 et de 2% en 2025, sous l'hypothèse de productions céréalières moyennes de 70 millions de quintaux et de la poursuite de la performance tendancielle des autres cultures. Pour les activités non agricoles, le rythme d'accroissement de leur valeur ajoutée devrait ressortir à 2,5% cette année, à 2,7% en 2024 avant de s'accélérer à 3,7% en 2025, tiré par la reprise prévue dans les secteurs de l'industrie et du BTP. Au total, après un taux de 1,3% enregistré en 2022, la croissance de l'économie nationale devrait s'établir à 2,7% cette année et s'améliorer graduellement à 3,2% en 2024 puis à 3,4% en 2025. Automobile : 190 MMDH d'exportations en 2025 Sur le plan des comptes extérieurs, après la forte dynamique des deux dernières années, les échanges de biens devraient accuser une légère baisse en 2023 avant de reprendre leur hausse. En effet, après une contraction prévue de 2,6% cette année, les importations s'accroitraient de 4,2% en 2024 et de 8,2% en 2025, résultat principalement des hausses des achats de demi-produits et de la facture énergétique qui se situeraient en 2025 à 179 milliards de dirhams et 136 milliards respectivement. En parallèle, les exportations seraient en quasi-stagnation en 2023, recouvrant notamment une progression soutenue des expéditions du secteur automobile et un repli sensible des ventes de phosphate et dérivés. Elles augmenteraient ensuite à un rythme autour de 7% annuellement, portées essentiellement par les ventes du secteur automobile qui atteindraient 190 milliards de dirhams en 2025, tandis que celles de phosphate et dérivés connaitraient un léger redressement pour se situer à 72,2 milliards la même année. Recettes touristiques et transferts des MRE sur des niveaux record Pour leur part, les recettes voyages poursuivraient leur amélioration avec une progression de 13,2% en 2023 à 106 milliards de dirhams, une quasi-stabilité en 2024 et une augmentation de 6,5% en 2025 à 112,4 milliards et ce, à la faveur de l'accélération prévue de l'activité économique dans la zone euro, principal marché émetteur vers le Maroc. S'agissant des transferts des MRE, ils devraient s'établir à 112,8 milliards de dirhams en 2023, contre 110,7 milliards en 2022, et atteindre 120 milliards en 2025. Dans ces conditions, le déficit du compte courant ressortirait en allégement à 1,6% du PIB cette année et se creuserait à 2,5% en 2024 puis à 3,8% en 2025. Concernant les recettes des IDE, elles connaitraient une baisse en 2023 pour avoisiner l'équivalent de 2,3% du PIB, avant de retrouver leur niveau tendanciel de 3% au cours des deux prochaines années. Au total, et tenant compte notamment des financements extérieurs réalisés et prévus du Trésor, les avoirs officiels de réserve de Bank Al-Maghrib se situeraient à 360,9 milliards de dirhams à la fin de cette année et de 2024 avant d'atteindre 372,1 milliards à fin 2025. Ils représenteraient ainsi l'équivalent de 5 mois et 16 jours d'importations de biens et services en 2023 et près de 5 mois et 6 jours au cours des deux années suivantes. Le déficit budgétaire à moins de 4% en 2025 Sur le volet des finances publiques, l'exécution budgétaire à fin novembre 2023 fait ressortir une amélioration de 2,2% des recettes ordinaires, portée par l'augmentation des revenus fiscaux. En parallèle, les dépenses globales ont augmenté de 4%, reflétant en particulier la hausse de celles des biens et services et d'investissement. Tenant compte de ces réalisations, des données de la loi de finances 2024 et de la programmation budgétaire triennale 2024-2026, le déficit budgétaire devrait se situer, selon les projections macroéconomiques de BAM, à 4,8% du PIB en 2023, à 4,5% en 2024 et à 3,9% en 2025. A noter que selon BAM, le séisme d'Al Haouz devrait avoir de «faibles» répercussions sur l'activité économique, selon les différentes évaluations réalisées à ce sujet y compris celle effectuée par la banque centrale. En revanche, la concrétisation des nombreux chantiers d'envergure prévus ou en cours de mise en œuvre laisse espérer une nouvelle dynamique de l'investissement et de l'activité économique à moyen et long termes.