Nous allons commencer les entretiens d'évaluation, au sein de notre entreprise, comme chaque année en cette période. Or, je sais que le mien ne va pas bien se passer. J'ai eu à gérer 3 départs au sein de mon équipe, je n'ai pas atteint mes objectifs (suis à max 45%) mais tout ceci a une raison : la réorganisation de l'entreprise, des retards d'autres services et le fait que tout ne dépend pas de moi. Mon bonus va se réduire à presque rien sans parler de mon augmentation de salaire. Au moins vous êtes lucide : bravo ! Maintenant, il est sûr que vous ne vous préparez pas à des moments très agréables. L'entretien d'évaluation est un peu comme «l'arlésienne», on en parle beaucoup mais on n'en voit pas. Il ne sert à rien de se «cacher» derrière des aléas (il y en a toujours dans une entreprise et c'est normal) pour justifier point par point nos résultats ! En agissant de la sorte vous ne feriez que vous attirer au mieux l'agacement de votre évaluateur et au pire la décrédibilisation de votre personne à son égard ! Etre manager c'est AUSSI savoir «encaisser les coups» et arriver tout de même à gravir la montagne. Evitez de tout mettre sur le dos des autres, et soyez lucide quant à votre niveau de responsabilité dans ses résultats. Ce n'est pas votre entretien d'évaluation qui ne sera pas bon cette année, ce sont vos résultats… Préparez-vous Vous devez préparer certains documents et arguments pour mener au mieux cet entretien et non le «subir». Sur les résultats, les «faits sont têtus» et laissent très peu de place aux interprétations (surtout si vous êtes le seul à ne pas avoir atteint vos objectifs alors que les autres directions qui ont subi les mêmes changements si). Sur le turnover, par contre, vous avez sans doute plus de marge. Profitez-en dans tous les cas pour apporter des suggestions d'amélioration de process et démontrez que vous n'êtes pas là seulement pour défendre votre bonus mais aussi pour réfléchir intelligemment au bien de l'entreprise… Mais vous devez surtout vous préparer moralement à affronter les foudres de votre supérieur qui ne manquera certainement pas de relever les dysfonctionnements dont vous avez parlé. Or, résumer en une ou deux heures (voire 10 mn dans certaines entreprises !) toute une année de travail est déjà stressant en soi. Mais lorsque son évaluateur ne relève que les dysfonctionnements, cela peut générer en nous une colère difficilement maîtrisable. Alors mettez-vous en situation et imaginez que votre manager est en train de relever une «objection» importante, imaginez le pire et préparez-vous au pire. Or, nous avons rarement besoin de nous entraîner à canaliser notre colère en cas de félicitations… Aussi, listez toutes les objections, et entraînez-vous à y répondre avec des faits clairs ou encore simplement à dire : «Oui vous avez raison». Il est très difficile de reconnaître ses erreurs, mais sachez que, de plus en plus dans le monde de l'entreprise (et c'est tant mieux !), l'erreur revêt des vertus positives comme celle de progresser tout simplement… Et votre équipe ? Imaginons que vous ayez obtenu un score moyen de 2 (inférieur aux attentes) et que la moyenne d'évaluation de votre équipe se situe entre 3 (correspond aux attentes) et 4 (supérieur aux attentes). D'après vous, pour un regard extérieur (par exemple votre manager), quelle serait la personne défaillante ? Faites très attention à l'évaluation de votre équipe cette année. Soyez juste et équitable pour elle mais aussi pour vous ET pour votre entreprise. Malheureusement, le système d'évaluation est corrélé à la rémunération dans la plupart des entreprises. Ce qui fait que nous n'écoutons pas vraiment les remarques de notre évaluateur puisque nous cherchons simplement à défendre notre bonus et autre augmentation. En réalité, il s'agit d'un moment durant lequel nous pouvons savoir très exactement à quoi nous en tenir par rapport aux attentes de notre manager. Comprendre ces attentes, c'est progresser. Tout ceci pour vous annoncer mutuellement de très bonnes nouvelles pour l'exercice d'évaluation 2011. A vous de jouer !