Après coup de Mr Et-Tayeb Houdaifa. En choisissant de divulguer 250000 câbles diplomatiques américains, par l'intermédiaire de son site WikiLeaks, via six quotidiens majeurs, Julian Assange avait-il conscience de l'onde de choc que son acte allait provoquer ? Peu sûr. Car si le fondateur du site par lequel le scandale est arrivé tient à sa réputation de provocateur, il ne semble guère taillé pour le rôle de pyromane. Sauf que la diffusion de documents dûment confidentiels fait l'effet d'une bombe incendiaire. Bien qu'une foison de secrets éventés forment des secrets de Polichinelle, puisque révélés il y a belle lurette par la presse politique, leur étalage assidu sur la place publique provoque des ravages, mettant en danger de mort de nombreuses vies, exacerbant des tensions entre des pays ennemis et ravivant des rancœurs recuites. Pris à partie, WikiLeaks se drape dans sa vertu de transparence. Celle-ci a bon dos. En son nom, on se permet des dérives. Or, s'il est vrai qu'elle constitue un des fondements de la démocratie, il n'en demeure pas moins certain qu'en user avec excès se révèle dommageable. C'est pourquoi les sociétés ont besoin du secret pour garantir leur stabilité. Point d'Etat sans secret d'Etat. En le violant, Julian Assange, présumé coupable de viol de deux Suédoises, ne doit pas avoir sa conscience pour soi.