Impact du séisme, soutien au Gouvernement, transmission de la politique monétaire, assemblées BM-FMI... Abdellatif Jouahri livre ses appréciations lors de la tenue du 3e conseil de Bank Al-Maghrib. Suivez La Vie éco sur Telegram Lors de son 3e conseil de cette année, tenu le 26 septembre, Bank Al-Maghrib prévoit une inflation de 6% en 2023 et de 2,6% en 2024 et une croissance économique de 2,9% et 3,2% sur ces deux années respectivement. Toutefois, ces projections ne tiennent pas compte de l'impact du séisme tant sur la croissance, que sur le budget de l'Etat, l'endettement du Trésor... Pour lui : « nous n'avons pas encore le recul nécessaire pour mesurer cet impact. Cela prendra du temps pour présenter des appréciations valables. Nous y reviendrons lors du prochain conseil qui sera tenu en décembre ». Il ajoute : « dans tous les pays qui ont subi des catastrophes naturelles, une reprise de l'activité économique est remarquée, tirant ainsi à la hausse la croissance économique. Et bien des secteurs devraient reprendre, comme le tourisme et la construction, sans oublier les différents sous-secteurs qui leur sont liés » BAM apportera le soutien nécessaire au Gouvernement Bank Al-Maghrib a exprimé son appui à contribuer aux côtés du Gouvernement à la mise en œuvre des hautes instructions de du Roi Mohammed VI. La banque centrale se tient ainsi prête à déployer les efforts nécessaires afin d'apporter son soutien à l'économie. Abdellatif Jouahri estime que si dans le cadre du programme de reconstruction et de réhabilitation des douars, engagé par le Gouvernement, ce dernier sollicite BAM à fournir un effort, la banque le fera sans lésiner sur les moyens, comme cela a été le cas dans le cadre de la gestion de la pandémie Covid 19 où des taux préférentiels ont été accordés pour la relance économique, à l'instar de Damane Oxygène et Damane Relance. Il précise toutefois : « BAM apportera sa contribution en matière de construction, mais pas de consommation ». Politique monétaire : Transmission satisfaisante Suite aux trois décisions de relèvement du taux directeur, BAM a remarqué, cette fois-ci, des résultats satisfaisants en terme de transmission de la politique monétaire. Les taux débiteurs ont augmenté de 102 points de base, alors que l'augmentation du taux central est de 150 pbs. Pour apprécier davantage cette transmission, BAM suit également le taux des adjudications des bons du Trésor. La hausse enregistrée est de 118 pbs, toutes maturités confondues. « Le plus important est que la concurrence soit de mise et qu'il n'y ait pas d'entente entre les banques. « Cette concurrence, affirme Jouahri est visible également au niveau de la tarification du virement instantané. Elle passe du simple au double et c'est une bonne chose pour le système bancaire. Le régulateur est présent pour faire des recommandations et suivre de près le degré de leur application » conclut-il. Dette de l'Afrique, parmi les sujets des assemblées Banque Mondiale-FMI Les assemblées annuelles du groupe Banque Mondiale/FMI est l'occasion de réunir tous les créanciers d'un pays et pouvoir donner une solution viable au problème de la dette. C'est en ces termes que s'est exprimé Jouahri sur la tenue de cette grand-messe. Selon lui, il s'agit, entre autres, de discuter de la dette de l'Afrique, d'une meilleure représentativité du continent dans les organes de gouvernance de ces institutions et d'un nouveau modèle d'intervention de ces organisations internationales. Cela, en plus, des raisons derrière lesquelles le monde est arrivé à cette fragmentation politique et économique. « Une remise en cause des équilibres de Bretton Woods s'impose. Il faudra bien repenser les choses et repartir sur de bonnes bases » estime le Wali. Il est prévu un panel spécial Maroc, le 9 Octobre, avec le FMI pour présenter le Maroc, ses avancées, ses réalisations, ses attentes et ses aspirations. Fonds 126 : 10 milliards de DH collectés Le Fonds spécial séisme, mis en place deux jours après la catastrophe, a réussi à cumuler aux alentours de 10 milliards de DH et ce, deux semaines après son lancement. Ce montant regroupe tous les dons, toutes catégories confondues, personnes morales, institutions publiques et privées et même les particuliers. Pour montrer l'élan de solidarité avec le Maroc à l'échelle internationale, Jouahri n'a pas manqué de signaler: « les banques centrales, notamment française, américaine et arabe ont appelé leurs collaborateurs à faire des dons en faveur du Royaume. Et pour les encourager, elles se sont engagées à faire un don équivalent à la somme versée par chacun d'eux ».