Globalement les offres restent similaires en termes d'avantages. Pour se différencier, les sociétés jouent sur la durée du crédit, les différés de remboursement. Le crédit gratuit et les chèques bonus sont de plus en plus proposés. Les fonctionnaires bénéficient d'offres plus intéressantes. Ramadan, vacances, rentrée scolaire… Autant de périodes valables qui justifient, pour les particuliers, une demande de crédit à la consommation. Quand, de plus, ces périodes sont très rapprochées ou concomitantes, l'on comprend que les sociétés de crédit conso mettent le paquet avec des offres de financement qui occupent tous les espaces de communication : petit écran, presse, panneaux d'affichage, radio…. Au cours des dernières semaines, les packages promotionnels se sont multipliés. Nouveauté de cette année : les concessionnaires auto, en partenariat avec les sociétés de financement, proposent un crédit gratuit mais à des conditions… très particulières : avancer au comptant 40% du prix du véhicule. Pour le reste, ce sont des offres classiques, parfois combinées, qui sont en vue. «Pour Ramadan et la rentrée, nous avons axé notre communication sur des offres de financement permettant aux clients de répondre aux besoins de ces deux occasions à la fois. Nous proposons notamment deux produits de crédits intéressants. 60 000 DH ou 100 000 DH remboursables sur 66 mois, respectivement à hauteur de 1 183 DH et 1 971 DH», donne comme exemple Mohamed Sbihi, directeur commercial et marketing de Salafin. Cependant, ces conditions s'appliquent uniquement aux fonctionnaires, une classe d'actifs visiblement chouchoutée par les organismes de crédit. «Si vous êtes salarié du privé, vos mensualités de remboursement ne peuvent dépasser 48 mois et pour un crédit personnel, elles s'élèveront à 2 818 DH pour un prêt de 100 000 DH», apprend-on auprès de la plateforme téléphonique du service client de Salafin. «Pour ce qui est du financement auto, nous proposons des locations gratuites et sommes présents dans les show rooms, même après le ftour», fait savoir M.Sbihi. Les agences des sociétés de crédit conso ne désemplissent pas La plupart des sociétés n'ont pas donné suite à nos demandes d'informations, les personnes habilitées à communiquer étant absentes ou ayant tout bonnement décliné toute proposition de rendez-vous. Dans tous les cas, les clients ont répondu présent en masse pour parer au plus pressé, faiblesse des revenus oblige. Plusieurs agences que nous avons visitées ne désemplissent pas et, à plusieurs reprises, les lignes téléphoniques de relation clientèle étaient saturées. Autre caractéristique, pratiquement toutes les sociétés proposent des offres identiques (spécial Ramadan, promotion rentrée scolaire & Ramadan) présentées sous des appellations différentes, tout en jouant sur la flexibilité des remboursements. Le leader du secteur, Wafasalaf, a, lui, réédité son argument marketing de la saison précédente en proposant par exemple pour Ramadan des prêts personnels de 10 000 20 000 ou 30 000 DH, remboursables mensuellement à hauteur respectivement de 220, 440 et 660 DH. Cette offre préférentielle est encore une fois accordée aux fonctionnaires, avec une possibilité de différé les remboursements jusqu'en janvier prochain. Chez Accred, l'offre trois en un «été-Ramadan-scolarité» est rehaussée d'un bonus sous forme de chèque allant de 200 à 600 DH. Explications de l'opératrice au bout du fil : «Pour la souscription à un crédit de 30 000 DH remboursable sur 60 mois à hauteur de 762 DH par mois, nous vous offrons un chèque de 600 DH». Vivalis, ex-Assalaf Chaabi, mise quant à lui sur le sans intérêt : un crédit de 9 000 DH avec une mensualité de 500 DH sur 18 mois. En sept mois, l'encours a modérément crû de 6,3% Profitant du buzz médiatique autour de Paul le poulpe, une publicité sur affichage public montre la mascotte du Mondial 2010 «naturellement» attirée par Vivalis plus que par une société concurrente. Reste à savoir si le message publicitaire original sera capté par toutes les classes sociales… Enfin, chez Eqdom, le téléconseiller au bout du fil annonce un crédit «très intéressant», à un taux d'intérêt de 5%. Il refuse néanmoins de communiquer plus d'informations sans l'obtention d'un numéro de téléphone personnel. Il est trop tôt pour tirer des conclusions pour cette période. Mais il est certain que la profession en attend beaucoup pour sauver l'année. Selon Mostafa Melsa, directeur délégué de l'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF), «la production du secteur a baissé de 1,6 % au terme du premier trimestre 2010». Cette évolution résulte de la chute de 10% du crédit automobile et d'une progression de 11% des prêts personnels. M. Melsa relativise la contreperformance et souligne qu'elle est moins significative que ce qui est constaté sur toute l'année 2009. Il met plutôt en exergue l'encours des crédits qui «renseigne mieux, dans la durée, sur l'évolution de l'activité». Sur les 6 premiers mois il s'est apprécié de 6,7%. Le crédit automobile est en hausse de 2% et le non affecté de 12%. Mais avec des créances en souffrance qui s'accumulent, on comprend donc les espoirs mis sur le triptyque Ramadan-rentrée scolaire-Aïd.