A l'approche de Aïd Al Adha, elles redoublent d'agressivité commerciale Crédit gratuit, différé de paiement, souplesse des remboursements…, les conditions sont attrayantes. Cette année encore, les sociétés de crédit à la consommation, déjà très actives, ont multiplié les offres à la veille de Aïd Al Adha. Le consommateur se voit proposer des montants allant de 2 500 à 20 000 DH et même plus, selon les opérateurs. Ces offres, souvent adossées à des conditions attrayantes (différé de paiement de trois mois, modulation des échéances selon la capacité de paiement…), sont soutenues par des campagnes de communication agressives. Arme marketing supplémentaire, on propose de consolider le crédit Aïd de 2006 avec un nouveau prêt estampillé 2007. Toutefois, certaines sociétés de crédit à la consommation se refusent à accepter la dénomination «Crédit de l'Aïd» collée à leur offre. C'est l'exemple de Salafin. Mohamed Sbihi s'en explique : «Nous n'avons pas de produit spécifique Aïd Al Adha et nous n'avons jamais mis en avant le mouton ou son financement. Notre communication actuelle pour cette fin d'année coïncide certes avec la fête du sacrifice, mais elle est axée sur des taux promotionnels» En fait, il s'agit d'une offre comme une autre, mais qui coïncide avec un événement et les opérateurs habillent le produit du moment, selon qu'il s'agit de Ramadan, des vacances ou de la rentrée scolaire. Car, il est très fréquent que le crédit contracté au moment de l'Aïd ou d'une autre occasion va financer autre chose que le mouton ou les dépenses de la circonstance en question. Le taux d'endettement des ménages est relativement faible Mustapha Melsa, DG de l'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF), abonde dans le même sens. «Il n'y a, pour les opérateurs du secteur comme pour les banques, que des appellations comme crédits affectés, crédits non affectés et crédit automobile. Pour le reste, il s'agit de placer l'argent, selon le moment et chacun des opérateurs va apporter de la créativité dans une campagne publicitaire», explique-t-il. Selon une enquête conjointe réalisée par l'APSF et Bank Al Maghrib sur un échantillon de 500 personnes, 32% s'endettent pour acheter une voiture et 22% pour faire des travaux dans leur maison. Suivent l'équipement domestique, la prise en charge d'un parent malade, l'aide à la famille et l'éducation des enfants. Autre enseignement de l'enquête, alors que les sociétés de crédit ne lésinent pas sur les moyens pour faire connaître leurs offres, 68% des sondés disent être insensibles à la communication et la moitié de l'échantillon juge qu'il y a trop d'offres et un matraquage publicitaire. Pour les observateurs, la crainte est que l'agressivité des sociétés de crédit n'entraîne le surendettement des ménages. Mais selon Mustpha Melsa, il n'y a pas d'inquiétudes à se faire. Les 1,4 million de dossiers traités par an (52% pour les fonctionnaires et 41% pour les salariés) ne représentent en valeur que 12% de la consommation des ménages et 6% de leurs revenus disponibles.