Aïd Al-Adha sera célébré le 22 août au Maroc. Il faut savoir que cette fête est célébrée différemment par les classes socio-économiques du royaume. En effet, de nombreuses familles moins aisées optent pour un crédit afin d'acquérir leur sacrifice, ce qui va à l'encontre de la loi musulmane, estiment certains! L'achat du mouton destiné au sacrifice n'est pas une obligation, mais une sunna (loi immuable) dans l'islam. Toutefois, de nombreuses familles s'endettent par obligation sociale, afin d'éviter les commentaires « rabaissant » des gens. Contacté par Hespress FR, le président du Conseil local des oulémas de la préfecture de Skhirat-Témara, Lahcen Skanfal a été assez clair sur cette question: » recourir à un crédit pour l'acquisition d'un mouton n'est pas prohibé par la loi musulmane », soulignant que les familles musulmanes, ayant la possibilité de recourir à un crédit, se doivent d'acheter un mouton pour la fête. Pour ce qui est du processus d'achat, Skanfal déclare que le crédit doit être remboursé dans une période fixée entre 2 et 3 mois de la date d'acquisition. De plus, il est plus souhaitable, selon lui, de s'endetter auprès d'un membre de la famille ou du vendeur directement, plutôt que de passer par une banque, afin d'éviter la question controversée sur les intérêts. Qu'en disent les banques ? alors que l'achat de mouton reste une « obligation sociale » avant tout Nous avons vainement tenté de joindre les différentes entités financières du Maroc, afin d'avoir des éléments de réponses quant à la fréquence des crédits et des offres proposées à l'occasion de Aïd Al-Adha. Que ce soit de 3000 ou de 10.000 dirhams, sur 12 mois, les offres des banques « spécial Aïd » ont leur cible. En effet, c'est surtout les ménages dont le salaire gravite autour des 3000 dirhams qui ont le plus recours au crédit, surtout par obligation, estime-t-on. Il faut savoir que les choses sont serrées cette année, du fait que Aïd Al-Adha est à quelques jours de la rentrée scolaire, prévue le 3 septembre prochain. Il n'y a qu'à faire un tour au sein des grandes surfaces afin de constater que les consommateurs sont déchirés entre l'achat des fournitures scolaires et des besoins de la fête. Dans ce sens, Mustapha Benhamza, président du conseil des oulémas d'Oujda, a déclaré à plusieurs reprises que l'achat d'un mouton par crédit n'est pas une pratique acceptable dans l'islam. Benhamza a déclaré que les ménages qui ne peuvent pas acheter de sacrifice n'ont pas à s'endetter, du fait que l'islam prend en compte leur situation. Ainsi, l'on peut clairement constater que la question de l'achat du mouton par crédit ne fait l'unanimité chez les hommes de la religion. Le problème est que les consommateurs se trouvent dans une société qui ne pardonne pas. Si les plus aisés décident de passer des vacances au lieu de s'encombrer avec les tâches qui viennent avec la fête, la classe moyenne et les moins fortunés « se doivent » de célébrer l'Aïd comme il se doit. Dans certains milieux, « ne pas célébrer l'aid al adha reviendrait à subir la +hchouma+ des voisins et proches ». Faudrait-il donc céder à la pression sociale et s'endetter afin de plaire aux autres, ou vivre selon ses moyens selon ce que dit la loi musulmane dans ce sens ?