Le Maroc offre d'énormes opportunités en termes d'énergies vertes. Des entreprises britanniques, américaines et israéliennes ont déjà décidé de les saisir. Des études montrent que le Sahara marocain pourrait satisfaire 10% des besoins énergétiques européens grâce aux énergies renouvelables (EnR). C'est ce que vient d'affirmer Mohamed Benchaâboun, directeur général du Fonds Mohammed VI pour l'investissement, dans une tribune publiée dans EurObserv'ER. Les dirigeants politiques et économiques européens devraient prendre cette donne en considération, a-t-il affirmé. Cela d'autant plus que le cadre réglementaire, poursuit-il, est déjà en place pour le faire. L'UE et le Maroc ont signé le tout premier partenariat vert qui soutient la production et l'adoption des EnR par les industries et les consommateurs des deux côtés de la Méditerranée. Plus encore, des porteurs de projets dans le domaine pourraient s'appuyer sur un programme lancé par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), en 2015, prévoyant une facilité de 110 millions d'euros pour l'énergie durable au Maroc. S'engageant activement avec le secteur privé du pays, cette initiative débloque des investissements pour créer une économie verte et compétitive. L'impact sur l'économie locale est déjà évident. Des études montrent que le secteur marocain des énergies renouvelables pourrait générer entre 267.000 et 482.000 emplois d'ici 2040, protégeant ainsi la région contre les chocs futurs. En la matière, le Royaume est déjà très avancé. Le Maroc est aujourd'hui, grâce aux politiques entreprises depuis quelques années, à la cinquième position dans l'indice de performance climatique. Ce qui en fait un candidat idéal aux investissements européens dans le domaine des EnR. C'est qu'il présente ainsi de nouvelles opportunités pour contribuer au bouquet d'énergies renouvelables de l'Europe, a notamment souligné Mohamed Benchaâboun. Ces opportunités, des entreprises d'Israël, du Royaume-Uni et des Etats-Unis les saisissent déjà. Un exemple clair en est fourni par le projet Xlinks Morocco-UK Power Project, une centrale de production d'électricité entièrement alimentée par l'énergie solaire et éolienne située à Guelmim-Oued Noun. Laquelle structure devrait satisfaire 10% des besoins en électricité du Royaume-Uni via une liaison directe par des câbles sous-marins. Par ailleurs, en juillet 2022, les Etats-Unis ont lancé une étude de faisabilité pour la création d'un réseau intelligent à Marrakech, qui pourrait servir de modèle à d'autres villes du pays. Le projet vise à minimiser les pannes électriques et à accroître la présence d'énergies renouvelables sur le réseau. Cela fait également partie du plan de l'administration visant à connecter l'industrie américaine aux projets d'infrastructures d'énergie propre dans les marchés émergents. En août 2022, deux entreprises israéliennes ont signé un accord de coopération avec Rabat pour de nouveaux projets solaires et éoliens. Selon le directeur général du Fonds Mohammed VI, l'Europe doit elle aussi être présente dans le domaine au Maroc.