Ces violences font suite au délibéré rendu jeudi par la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar contre Ousmane Sonko, accusé de «viols» et de «menaces de mort», par une ancienne employée d'un salon de beauté. Des actes violences ont éclaté jeudi à Dakar et dans d'autres endroits du Sénégal après la condamnation de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko, à deux ans de prison ferme pour «corruption de la jeunesse», une peine qui compromet encore davantage sa candidature à la présidentielle de 2024. Juste après l'annonce du verdict, l'Université Cheikh Anta Diop UCAD de Dakar a enregistré de violents affrontements entre de jeunes partisans de Sonko et les forces de l'ordre, rapportent des médias. Des groupes de jeunes dont certains encagoulés ont affronté à coups de pierres les policiers en tenue antiémeutes ripostant à coups de gaz lacrymogènes. Plusieurs bus de la faculté de médecine, du département d'histoire et de l'école de journalisme ont été incendiés et des bureaux saccagés par les manifestants. Les cours dans cette université ont été suspendus jusqu'à nouvel ordre par le Recteur. Des groupes de jeunes ont attaqué aussi des biens publics en plusieurs points de la capitale, brûlé des pneus et mis des obstacles dans des rues de Dakar, selon des médias. Les rues de Dakar ont été désertées suite à ces heurts, et les commerces ont fermé par craintes d'actes de saccage. Des troubles ont eu lieu également dans la région de Casamance (sud), à Mbour et Kaolack (ouest) et Saint-Louis (nord). Les médias locaux rapportent que la gare du Train express régional TER à Rufisque, près de Dakar, a été incendiée par des manifestants. Les mêmes sources indiquent des manifestants ont attaqué une station Total à Kaolack, ajoutant que les forces de l'ordre ont procédé à l'arrestation de plusieurs jeunes manifestants au niveau des différentes grandes artères de la ville. Ces violences font suite au délibéré rendu jeudi par la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar contre Ousmane Sonko, accusé de «viols» et de «menaces de mort», par une ancienne employée d'un salon de beauté. Le tribunal a condamné Sonko pour «corruption de la jeunesse», qui consiste à favoriser la «débauche» d'un jeune de moins de 21 ans. Elle l'a en revanche acquitté des accusations de viols et menaces de mort. M. Sonko n'a cessé de nier les accusations en criant à un complot du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle de 2024. Dans une déclaration relayée par des médias locaux, le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a indiqué que Ousmane Sonko, peut être arrêté «à tout moment». «La condamnation doit être exécutée. On est en matière de contumace et la mesure peut être exécutée à tout moment», a-t-il dit. Mercredi en ouvrant le Dialogue national, le président Macky Sall a promis la fermeté face aux violences. «Il y'a une situation nouvelle dans notre pays où certains acteurs ont choisi de détruire la République. C'est leur choix. Et face à ce choix, je suis obligé de défendre cette République et quoi que cela puisse coûter. Nous ne pouvons pas accepter dans ce pays, des gens qui au quotidien, menacent des juges et recherchent leurs domiciles et d'y mettre le feu», a averti le président Macky Sall d'un ton ferme. Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024 a été déjà condamné fin mars à six mois de prison avec sursis pour diffamation contre le ministre du tourisme. Cette condamnation à elle seule, si elle est maintenue en cassation menace l'éligibilité de Ousmane Sonko à la présidentielle du 25 février 2024.