Le RNI a décidé de réagir à la lettre ouverte adressée par le PPS au chef du gouvernement. L'interpellation de Aziz Akhannouch n'ayant pas été faite dans le cadre des canaux constitutionnels, son parti a pris l'initiative d'y répondre. Le RNI prend acte de la lettre ouverte adressée par le PPS au chef du gouvernement. Pour enrichir le débat public, il décide d'y répondre. Non qu'elle lui ait été adressée directement, mais que le PPS a choisi une manière « peu orthodoxe » pour s'adresser au chef du gouvernement. Cela alors que, et le RNI n'a pas manqué de le rappeler, ce ne sont pas les canaux institutionnels qui manquent pour ce genre d'exercice, somme toute démocratique quoique la méthode n'y ait rien à voir avec les coutumes démocratiques bien ancrées dans notre pays. La Constitution a prévu, qui plus est, des canaux démocratiques notamment pour l'interpellation du gouvernement sur le contrôle de son action. Les séances mensuelles consacrées aux questions sur les politiques publiques adressées par les groupes parlementaires au chef du gouvernement sont un exemple concret. Ce détail ayant été précisé, la première remarque que le RNI a relevée c'est que la missive du PPS contient beaucoup de contre-vérités, d'interprétations sommaires et superficielles et de conclusions, pour le moins que l'on puisse dire, irresponsables. Le RNI n'apprécie pas du tout que ce parti de l'opposition ait eu recours à des expressions comme « l'insouciance » ou « l'irresponsabilité », pour qualifier les rapports du gouvernement aux citoyens. Aussi, relève le RNI, si l'on peut accepter dans le cadre de l'exercice démocratique et l'approche de concertation que le parti a toujours privilégiée, qu'un parti exige, avec bonne foi, plus d'actions et de mesures sociales, il serait ingrat, ou même injuste, de balayer d'un revers de la main tout ce que le gouvernement a réalisé dans le domaine durant un an et demi de son mandat. Le gouvernement a pu tenir ses engagements malgré un environnement économique et une conjoncture très difficile. L'Exécutif, dirigé par le RNI, poursuit le parti, ne s'est jamais caché derrière une quelconque excuse pour se dérober. Il a toujours été franc et clair avec les citoyens. Il a ainsi tenu à expliquer régulièrement la nature de la conjoncture, internationale et nationale, et les raisons qui ont fait que l'économie mondiale devient si versatile. Cela parce que le citoyen a le droit de savoir. Il a le droit de connaître la situation et il est du devoir du gouvernement de lui fournir les données nécessaires. Et évidemment un parti politique représenté au Parlement et qui vient de passer 20 ans au gouvernement est en mesure de comprendre la complexité de la conjoncture actuelle, avec la guerre en Ukraine, les retombées de la crise sanitaire et les changements climatiques. Pourtant, insiste le RNI, le gouvernement n'a pas pour autant tenté, à aucun moment, de se dégager de sa responsabilité, même s'il n'y est pour rien dans cette situation.
Engagement auprès du citoyen
Au contraire, c'est une donne qu'il doit gérer, il est là pour cela. Le gouvernement tient, en effet, des réunions hebdomadaires pour le suivi de la situation. Cela a également fait l'objet de débats au sein des commissions parlementaires. C'est une réalité qui n'échappe à personne. Mais le PPS, lui, fait semblant de ne pas le savoir. Dans sa lettre, il donne l'impression qu'il vient de découvrir tout cela pour la première fois. Ce qui nous pousse à nous interroger, poursuit le RNI, si le PPS suit réellement les conclusions des conseils du gouvernement et les débats parlementaires. Ce que d'aucuns tentent d'occulter, lit-on dans la réponse du RNI, c'est que le gouvernement a effectivement donné des preuves suffisantes de son engagement pour l'Etat social. Plusieurs mesures, qu'elles soient d'ordre budgétaire ou réglementaire, le démontrent. Au-delà des chantiers royaux de l'AMO et de protection sociale, la plus grande preuve de son engagement social est sans doute d'avoir réussi à institutionnaliser le dialogue social. Un chantier dans lequel les deux gouvernements précédents ont clairement échoué. La réponse du RNI rappelle au passage les fruits du dialogue qui se poursuit d'ailleurs encore aujourd'hui. Le gouvernement, souligne le RNI, reste mobilisé pour continuer sur cette même lancée positive, déployant davantage d'efforts, dans le cadre de sa responsabilité institutionnelle et morale, pour trouver des solutions urgentes et efficaces aux augmentations des prix engendrées par la situation internationale. Le gouvernement va continuer à soutenir les prix des produits subventionnés et faire en sorte d'alléger les coûts, lutter contre la spéculation et œuvrer pour qu'à tout moment les marchés soient suffisamment approvisionnés. Alors, s'insurge le RNI, que l'on cesse d'insinuer que le gouvernement ne se soucie point de la situation des citoyens. Cela relève du dol et de la tromperie de la part de certaines parties que les citoyens ont, du reste, lourdement sanctionnées lors des élections du 8 septembre pour leur gestion des affaires publiques. L'opposition, conclut le RNI, est un exercice constitutionnel, c'est aussi et avant tout un exercice responsable et citoyen. Elle n'a jamais été un moyen de règlement de comptes.