Alliés de longue date, les deux pays se rencontrent régulièrement pour faire le point sur leur partenariat stratégique. La visite de Nasser Bourita à Washington s'inscrit dans ce cadre. «Nous avons un partenariat de longue date, historique et inébranlable avec le Maroc qui a été une force si importante pour la stabilité. Nous travaillons ensemble dans tellement de domaines différents ». Le Royaume «est une force importante pour la stabilité, la paix, le progrès et la modération». C'est en ces termes que le Secrétaire d'Etat US, Antony Blinken, a accueilli, lundi 20 mars à Washington, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. «Nous avons nos prochains exercices African Lion que vous organisez», a lancé le Secrétaire d'Etat, tout en mettant en avant le «leadership dont le Maroc a fait preuve en travaillant sur la normalisation avec Israël et dans des domaines d'une importance capitale pour le monde, notamment le changement climatique et les énergies renouvelables, où le Maroc a été un véritable leader». Pour le responsable américain, le Maroc et les Etats-Unis travaillent ensemble dans plusieurs domaines différents, surtout ces deux dernières années. Blinken a conclu sa petite intervention avec le début des travaux de cette rencontre en affirmant : «Et j'étais impatient de saisir cette opportunité à la fois pour nous rattraper, mais aussi d'avancer sur certains dossiers sur lesquels nous travaillons ensemble». Ce qui en dit long sur l'étendue, et surtout l'avenir, des relations entre les deux pays. Durant cette entrevue, qui s'inscrit dans le cadre des consultations politiques permanentes sur les différents volets du partenariat stratégique, Nasser Bourita a mis en avant «l'amitié solide et historique» entre les deux pays, notant que ce partenariat «n'a jamais été aussi solide qu'aujourd'hui». La visite de N. Bourita à Washington, ponctuée par des entretiens avec de hauts responsables américains aussi bien au Département d'Etat qu'à la Maison Blanche, a servi d'opportunité pour passer en revue les moyens visant à consolider davantage le partenariat stratégique maroco-américain et échanger sur les questions internationales et régionales d'intérêt commun, notamment au Moyen-Orient et en Afrique. C'est ce qui ressort, notamment, des rencontres que le ministre a eues, mardi 21 mars, avec le Conseiller à la Sécurité nationale des Etats-Unis, Jake Sullivan, et le Conseiller spécial du Président Biden et Coordinateur pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Brett McGurk. Ces discussions ont notamment porté sur les moyens d'approfondir et diversifier davantage le partenariat stratégique entre les Etats-Unis et le Maroc. Et comme il fallait s'y attendre, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a réaffirmé, lundi, le soutien de son pays au plan marocain d'autonomie pour clore définitivement le conflit régional autour du Sahara. Les Etats-Unis, qui ont reconnu la marocanité du Sahara en 2020, «continuent» ainsi de considérer ce plan comme «sérieux, crédible et réaliste». Ils continuent donc à œuvrer pour que cette solution soit consacrée par les Nations unies par le biais du Conseil de sécurité. Dynamique régulière En ce sens et durant leurs entretiens, le Secrétaire d'Etat et le ministre des Affaires étrangères ont affirmé, tous les deux, «leur plein soutien à l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, Staffan de Mistura, pour la promotion d'une solution politique durable et digne» à ce conflit régional. Notons que le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s'est rendu, lundi 20 mars, à Washington pour une visite de travail. Laquelle visite s'inscrit dans le cadre des consultations permanentes destinées à consolider le partenariat stratégique liant le Maroc aux Etats-Unis et à se concerter sur différentes questions régionales et internationales. Cette visite intervient suite à des déplacements remarqués et largement commentés de plusieurs délégations des parlementaires américains, sénateurs et congressistes des deux partis, républicain et démocrate, ainsi que des hauts cadres de services de sécurité et de renseignement et bien sûr le Chef d'état-major des armées US. Il faut dire que le partenariat entre Rabat et Washington a connu ces dernières années un développement important dans tous les domaines. La visite du ministre à Washington est justement l'occasion pour renforcer ce partenariat stratégique bilatéral solide et de longue date unissant les deux pays dans divers domaines. Cette visite particulière consacre aussi la dynamique d'échanges réguliers entre le Maroc et les Etats-Unis, qui s'est considérablement intensifiée au cours de ces deux dernières années. Autre signe de cette dynamique vertueuse, l'organisation par le Maroc d'importantes manifestations conjointes de grande importance. On peut citer à ce propos la réunion ministérielle de la Coalition globale de lutte contre Daech, en mai et en juillet 2022, ou encore le Sommet d'Affaires USA-Afrique qui a servi de prélude au Sommet des dirigeants USA-Afrique, accueilli par le président Joe Biden en décembre dernier. Evénement pendant lequel le Président Biden a assisté, en partie, avec le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et certains chefs d'Etat africain à une partie du match qui a opposé le Maroc à la France lors de la demi-finale du Mondial 2022. Un signe s'il est besoin du degré des rapports, voire de complicité, entre les deux pays. Droits de l'Homme, examen réussi Alors que Nasser Bourita se trouvait à Washington, le département d'Etat a publié son rapport annuel sur la situation des droits de l'Homme dans le monde. Et pour la troisième année consécutive, le rapport qui porte sur l'année 2022 consacre un seul chapitre au Maroc incluant son Sahara. Cette tradition dans l'élaboration des rapports de la diplomatie américaine consacre l'approche de Washington dans le traitement de la question du Sahara depuis la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud. Evoquant la situation politique au Royaume, le rapport revient sur la tenue en septembre 2021 des élections locales, régionales et parlementaires, relevant que «les observateurs nationaux et internationaux ont considéré que les élections étaient généralement libres, honnêtes et transparentes». Il évoque également la situation des établissements pénitentiaires au Maroc, soulignant que «les conditions carcérales se sont améliorées», notant que «l'Institution du médiateur a aidé à résoudre plusieurs affaires civiles». Le CNDH «a continué d'être un canal par lequel les citoyens ont exprimé des plaintes concernant les violations des droits de l'Homme», ajoute, par ailleurs, le rapport américain. S'agissant de la migration, le département d'Etat met en avant la politique humaniste du Royaume, soulignant que «le gouvernement a coopéré avec le HCR et d'autres organisations humanitaires pour fournir protection et assistance aux réfugiés, aux demandeurs d'asile et à d'autres personnes relevant de sa compétence». «Le gouvernement a également alloué des fonds aux organisations humanitaires pour assurer des services sociaux aux migrants, y compris les réfugiés», relève le rapport.