L'ancien code datant de 2002 sera actualisé en fonction des nouvelles données sismiques. Cinq zones sismiques au lieu de trois et trois classes de bà¢timents au lieu de deux. Bureaux d'études et architectes seront équipés d'un logiciel pour mesurer le degré de conformité des constructions. Près de sept ans après leur instauration, les normes parasismiques, rendues obligatoires depuis 2002, sont loin d'être généralisées. C'est l'une des principales conclusions de l'étude diligentée en 2008 par la direction technique du ministère de l'habitat et de l'urbanisme pour évaluer l'applicabilité de ce dispositif. L'enquête aboutit, en effet, au fait que les professionnels du secteur du BTP (bureaux d'études, architectes, laboratoires, promoteurs et entreprises des BTP) ont beaucoup de mal à suivre les normes parasismiques spécifiées dans le fameux code RPS 2000 entré en vigueur en 2002. «Une fois analysées, les conclusions de l'étude montrent que la difficulté d'application de ces normes tient surtout à l'évolution constante des données sismiques. Le RPS 2000 constituait également la première législation en la matière et une évolution qui prend en compte les nouvelles données n'est jamais de trop», explique-t-on auprès du ministère de l'habitat. Par conséquent, la direction technique travaille sur le projet d'un nouveau règlement qui apporte plusieurs changements au code actuel. Ce règlement est actuellement en phase d'actualisation, en collaboration avec l'université Mohammed V dans le cadre d'une convention de coopération. L'objectif est d'y intégrer les derniers progrès techniques dans le domaine parasismique. Le projet de texte, dénommé «code RPS 2000 version 2008», sera introduit dans le circuit d'approbation en 2010, explique Hayat Sabri, de la direction technique au ministère de l'habitat qui souligne par ailleurs que la mouture actuelle est préparée après le recueil de l'avis des représentants des professionnels de l'immobilier. Signalons que le RPS 2000 est destiné aux concepteurs d'ouvrages et fixe les règles de calcul et de dimensionnement des structures pour renforcer la tenue des constructions face aux secousses sismiques. Il édicte, entre autres spécifications, les dispositions techniques de génie civil et de conception architecturale. De plus, la construction parasismique intègre un ou plusieurs dispositifs destinés à limiter les répercussions d'éventuelles oscillations du sol sur la structure du bâtiment comme les appuis antisismiques ou encore la protection des infrastructures ou leur renforcement. Le code actuel divise le Maroc en trois zones. Déclarée à fort risque sismique, la première zone est composée du Rif et du Souss. La seconde zone comprend le littoral atlantique, essentiellement autour de Rabat et Casablanca, alors que la troisième zone se rapporte au reste du territoire national. Le nouveau projet en préparation prévoit en revanche un découpage en cinq zones. Les bâtiments sont, quant à eux, regroupés en trois classes au lieu des deux prévues par la réglementation en vigueur. Il s'agit des bâtiments publics prioritaires tels que la Protection civile et les hôpitaux, des bâtiments publics comme les écoles et les administrations et des bâtiment privés. Mise à jour des données à travers une nouvelle carte sismique L'autre grande nouveauté a trait à la mise à jour des données sismiques tectoniques (failles actives) et ce, à travers une nouvelle carte sismique avec la répartition des différentes provinces et communes. En fait, sous le régime actuel, la carte sismique se base sur un système d'accélération sismique, «mais dans le nouveau texte, nous adaptons cette carte aux évolutions techniques suivant lesquelles cette carte doit se baser non seulement sur le système d'accélération sismique, mais aussi sur celui de la vitesse sismique», souligne la direction technique de l'habitat. Certains articles du projet de code seront également agrémentés de commentaires explicatifs ainsi que de schémas ayant trait notamment à des volets techniques comme les problèmes des poteaux courts, des étages souples, des fondations et des murs de remplissage. Autre nouveauté, l'implantation du RPS 2000 dans un logiciel d'analyse, de calcul et de conception des structures qui sera mis à la disposition des différents acteurs du domaine. «Ce logiciel permettra d'analyser les structures du bâtiment et leur degré d'adaptabilité aux normes marocaines. Alors que sous le système actuel, ce sont des logiciels étrangers qui jugent la conformité des bâtiments marocains aux normes marocaines», tient à préciser Mme Sabri.