Avec plus de 400 conseillers en emploi, l'Anapec se veut avant tout un partenaire conseil auprès des candidats. Le tiers des candidats est issu de la Formation professionnelle. Des délais de deux à trois semaines pour répondre aux besoins des entreprises. «Je ne connaissais pas l'Agence nationale de promotion de l'emploi (Anapec) avant août 2007, date à laquelle j'ai répondu à une annonce pour un poste de responsable de projet SI (Système d'information). Ce qui m'a plu chez eux, c'est la simplicité du processus, la transparence des informations et les conseils immédiats. Ma candidature a donné lieu à un suivi et à des échanges réguliers avec mon interlocuteur, qui s'est montré très disponible», souligne Hatim B., chef de projet SI. A l'instar de ce candidat, ce sont des milliers de personnes qui transitent par l'Anapec chaque année. En 2008, sur 100 000 demandeurs d'emploi, près de la moitié a été placée. C'est dire que l'agence de placement est passée à la vitesse supérieure. Oubliés donc les centres d'information et d'orientation pour l'emploi (Ciope) créés au début des années quatre-vingt-dix et sur les cendres desquels a été créée l'agence en 2002. Oubliées également les premières années chaotiques de cette dernière marquées par la douloureuse affaire Annajat (cette société émiratie, via l'Anapec, avait promis à des jeunes Marocains un emploi à l'étranger moyennant une certaine somme pour les frais de dossier). Aujourd'hui, l'agence semble avoir pris toute la mesure de sa mission principale qui est de centraliser les offres et demandes d'emploi ainsi que d'aider les chercheurs d'emploi dans leurs démarches et leur parcours. Actuellement, ses offres ne cessent de s'accroître. Elle compte sur plusieurs outils d'accompagnement comme les programmes Idmaj (contrat insertion), Taehil (formation qualifiante) ou encore celui de la création d'entreprise Moukawalati. Il faut dire aussi que l'agence a également multiplié les accords de partenariat, tant avec des organismes locaux qu'étrangers. Si elle arrive pleinement à remplir son rôle d'intermédiaire, elle n'arrive pas à attirer toutes les catégories socioprofessionnelles, principalement les cadres supérieurs et cadres dirigeants.D'après les statistiques recueillies auprès de l'agence, on constate que 33% des candidats qui transitent par eux sont issus de la Formation professionnelle, principalement de l'Office de formation professionnelle (Ofppt) et des instituts spécialisés. Près de 24% sont bacheliers ou encore 24% sont diplômés de l'enseignement supérieur. Seulement 1% des candidats sont des ingénieurs ou ont des diplômes de 3e cycle universitaire. La majorité des candidats étant des techniciens (DUT, BTS) ou des techniciens spécialisés. Pour ce DRH d'une multinationale, «la nature des contrats est limitative pour les cadres. C'est pourquoi ils s'adressent directement aux cabinets spécialisés et non à l'Anapec. Ceci dit, cette dernière commence à constituer un vivier de cadres ingénieurs, juristes, cadres marketing…». L'agence se veut aussi un centre d'orientation avec plus de 74 agences réparties à travers le pays (dont une cinquantaine réellement opérationnelles) et ses 400 conseillers en emploi. En fonction de son profil, le candidat est soit orienté vers les ateliers de recherche d'emploi, soit vers une formation qualifiante dans le cadre du programme Taehil ou encore vers les guichets Moukawalati s'il est porteur d'un projet de création d'entreprise. L'agence se veut aussi réactive auprès des entreprises qui, en général, semblent satisfaites des services. Salim Ennaji, DRH de Veolia Environnement Maroc, souligne que «le délai de traitement des dossiers est relativement court. Il faut compter entre une et deux semaines entre la sélection des candidats et la finalisation des contrats». A en croire Hafid Kamal, DG de l'agence, «il arrive que des candidats soient placés au bout de deux à trois jours quand il s'agit d'un profil classique». En revanche, «le délai est plus long quand il s'agit d'un profil pointu comme une assistante trilingue ou encore un chef de chantier expérimenté», reconnaît-il. Encore des efforts pour attirer les cadres Toujours est-il que la diligence des conseillers de l'agence est reconnue par de nombreux DRH. Mais plus que cela, c'est la flexibilité qui les intéresse. «Avoir un candidat sur une période donnée permet justement de le tester avant de le recruter», souligne Khalid Benghanem, DRH d'Altadis Maroc. Et ce n'est pas tout. Les entreprises sont aussi enthousiasmées par les avantages fiscaux. Effectivement, les contrats des candidats Anapec donnent lieu à des exonérations modulées en fonction du niveau du salaire mensuel. Toujours est-il que le système ne présente pas toujours que des avantages. «L'Anapec pénalise parfois les jeunes sortants car elle favorise d'abord les candidats déjà inscrits. Or il se peut que certains profils intéressants puissent attendre longtemps avant de bénéficier des offres des entreprises», souligne un DRH. Parfois, c'est l'orientation qui n'est pas au point. «On m'a souvent proposé des postes décalés à mes aspirations, genre télé-opérateur dans un centre d'appels, enseignante, correctrice dans un magazine ou encore assistante de direction alors que je suis lauréate de l'Institut de journalisme» , précise Bouchra, 25 ans, responsable communication. Bref, il y a donc des améliorations à apporter tant en matière de gestion des demandes que pour ce qui est de l'image. En effet, l'agence doit montrer qu'elle n'est pas seulement un recours pour de jeunes diplômés perdus dans le maquis du marché de l'emploi, mais aussi une structure d'intermédiation ouverte à tous les demandeurs d'emploi, cadres compris.