Le bien-être psychologique au travail est un enjeu important pour l'entreprise, selon 92% des salariés de PME et 86% des salariés de grandes entreprises. L'absentéisme est le premier signe révélateur d'un trouble psychologique, selon les DRH. Besoin de reconnaissance, absentéisme, risques psychosociaux… Début 2009, le groupe Malakoff Méderic a sondé les cadres et DRH français sur la qualité de vie dans les entreprises. Voici ce qu'il en ressort. Les grandes entreprises craignent la fuite des talents Le bien-être psychologique au travail est un enjeu important pour l'entreprise, selon 92% des salariés de PME (de 50 à 249 salariés) et 86% des salariés de grandes entreprises (250 salariés et plus). En moyenne, les professionnels des ressources humaines répondent par la positive à 98%. Parmi les DRH qui déclarent que ce sera un thème majeur de préoccupation dans les années à venir, 66% d'entre eux (issus de PME) citent la nécessité d'améliorer les relations internes. Pour les grandes entreprises, en revanche, la première raison pour promouvoir le bien-être au travail est le besoin d'attirer et de retenir les talents. Cette raison est citée par 65% des DRH, un chiffre en croissance de 7 points par rapport à 2007. L'augmentation de la compétitivité et la réduction de l'absentéisme sont les deux autres facteurs majeurs, cités à la fois par les DRH de PME et de grandes entreprises. Les risques judiciaires n'inquiètent «que» 19,5% des DRH en moyenne. Le besoin de reconnaissance sous-estimé par les RH Les premières divergences entre salariés et DRH apparaissent lorsqu'on s'intéresse aux problèmes liés aux troubles psychologiques (stress, épuisement professionnel…) ainsi qu'à leurs causes. Ainsi, toutes tailles d'entreprises confondues, les DRH sont 38% à estimer que ces problèmes sont en augmentation. Un chiffre évalué de façon largement plus haute chez les salariés des grandes entreprises qui répondent par la positive à 84%. Dans les PME, 72% des salariés pensent que ces problèmes sont de plus en plus nombreux. De la même façon, les causes perçues ne sont pas tout à fait les mêmes selon qu'on se place du côté des salariés ou des DRH. Dans les entreprises de plus de 250 salariés, les principales raisons mises en avant par les ressources humaines sont l'inquiétude sur l'avenir professionnel (54%), l'augmentation de la charge de travail (51%) et la multiplication des problèmes dans la vie personnelle (50%). Les salariés pointent en premier la charge de travail (69% d'entre eux), puis le manque de reconnaissance (66%) et la multiplication des contraintes dans le travail (58%). Les problèmes de la vie personnelle ne sont cités comme cause de troubles psychologiques au travail que par 18% des salariés. Les DRH particulièrement attentifs à l'absentéisme L'absentéisme est le premier signe révélateur d'un trouble psychologique, selon les gestionnaires de ressources humaines, ce symptôme étant cité par 67% des DRH de grandes entreprises. Les difficultés relationnelles sont également un signe qui ne trompe pas pour 60% des DRH. L'augmentation des conflits avec la hiérarchie n'arrive qu'en troisième position, avec 50% des directeurs des ressources humaines qui le mentionnent. Les salariés sont, eux, 60% à penser que les conflits avec la hiérarchie sont le signe de troubles psychologiques. Plus étonnant, ils sont 64% à mentionner la baisse de qualité, soit 29 points de plus que les DRH. Les démissions sont également plus largement vues par les salariés comme une manifestation de troubles psychologiques. La moitié des salariés pensent leur entreprise concernée par le risque de suicide Après les cas de suicide au travail qui ont émergé récemment, ce risque est entré dans les problématiques surveillées par les entreprises. 34% des DRH estiment que le suicide pour raisons professionnelles peut concerner leur entreprise, contre 56% de salariés (agrégation des réponses «Oui tout à fait» et «Oui, plutôt»), dans les grandes entreprises. Le risque paraît plus faible à ces deux populations dans les entreprises à taille humaine puisque 28% des DRH d'entreprises de 50 à 249 salariés pensent que leur entreprise peut être concernée contre 40% de salariés. Plus globalement, 78,5% des salariés déclarent que cette problématique peut concerner toutes les entreprises. La médecine du travail, interlocuteur privilégié Les entreprises de plus petite taille sont désavantagées par rapport à leurs homologues de taille supérieure : seuls 43% des DRH d'entreprises de 50 à 249 salariés déclarent disposer d'outils d'information et d'analyse sur la santé de leurs salariés, contre 55% pour les DRH des entreprises de 250 salariés et plus. La médecine du travail est l'interlocuteur privilégié sur ces problématiques puisque 92% des DRH se tournent vers elle pour obtenir des données dans les grandes entreprises (et 84% dans les PME). Le document unique de prévention des risques, obligation légale de l'employeur, est utilisé par 68% des DRH. Les médecins du travail sont également les plus sollicités pour mettre en place des actions de prévention des troubles psychosociaux (78%), devant le CHSCT (70%) puis des acteurs extérieurs (sous la barre des 40%) tels que les cabinets spécialisés, les organismes publics, la branche professionnelle… Les pratiques managériales mises en cause La prévention des situations de mal-être est loin d'être entrée dans les mœurs puisque seules 38% des PME ont mis en place des mesures concrètes contre 46% des grandes entreprises. De plus, 49% des DRH de PME avouent qu'il n'est pas prévu d'actions de prévention dans les 12 mois à venir (35% pour les DRH de grandes entreprises). Lorsqu'on les interroge sur les actions à mettre en place de façon prioritaire, les DRH des entreprises de 250 salariés et plus mentionnent en premier l'amélioration des pratiques managériales (79% d'entre eux pensent que l'entreprise doit agir de façon prioritaire dans ce domaine), devant la mise en place de dispositifs facilitant un bon équilibre en vie privée et vie professionnelle (48%) et la réorganisation des procédures de travail. Etonnamment, les salariés sont moins négatifs vis-à-vis de leurs managers puisqu'ils ne sont que 67% à citer le besoin d'amélioration des pratiques managériales. En revanche, ils mentionnent le besoin de réorganiser les procédures de travail à 64% et sont 54% à réclamer des actions de prévention des risques psychosociaux. SOURCE : JOURNALDUNET.COM