Andalussyat, la rencontre internationale des musiques andalouses, se tient à Casablanca, Rabat et Mohammédia du 20 au 22 novembre. La V ième rencontre internationale des musiques andalouses s'annonce prometteuse. Casablanca, Rabat et Mohammédia vibreront au rythme de al-ala pendant trois jours, les 20, 21 et 22 novembre(*), pour le bonheur des dizaines de milliers de Marocains qui ne se lasseront jamais d'écouter religieusement les onze noubas de la musique andalouse qui, comme le gharnati en Algérie, le malouf en Tunisie, les mouachahate en Syrie, le flamenco en Espagne et le fado au Portugal, a su résister à l'assaut des musiques modernes. Si on l'appelait autrefois al-ala (instrument), c'est sûrement en raison de la présence importante dans cette musique du rebab, du luth, de la derbouka ou du tar, et pour la distinguer des chants religieux où tout instrument de musique est banni au profit de la seule voix. Mais la voix, comme on le sait, n'est pas absente dans la musique andalouse, et nuls autres n'ont su mieux perpétuer cette tradition vocale qu'un Ba Jaddoub ou un Abderrahim Souiri… Les initiateurs de cette Ve rencontre, en l'occurrence l'Association des amateurs de la musique andalouse (créée en 1958, et qui compte aujourd'hui 800 membres), se veulent optimistes quant au présent et au futur de leur musique fétiche. Ces amoureux mettent leur passion et leurs connaissances musicales et intellectuelles au service de la promotion et de la sauvegarde du répertoire de la musique andalouse. D'abord, par la création d'un musée dédié à cette musique, ensuite celle d'un portail pour la rendre accessible (www.musique-andalouse.com). Enfin, par l'organisation de Andalussyat (ex-Casandalous) qui a à son actif quatre éditions dont celle de décembre 2007, Andalussyat Paris, une première qui a vu plusieurs orchestres des deux rives de la Méditerranée (du Maroc, d'Algérie, de Tunisie, d'Espagne et de Syrie) se déployer à l'Institut du Monde Arabe devant 10 000 spectateurs. Andalussyat a aussi à son actif des dizaines de soirées organisées à l'occasion de la célébration des 1 200 ans de la naissance de la ville de Fès, dont une soirée restée dans les mémoires, où deux orchestres, arabe et amazighe, ont su composer une même percussion andalouse. Mouad Jamaï, président fondateur de Andalussyat, se veut optimiste, et, au nom de l'association, il fait un parallèle entre l'évolution de cette rencontre musicale et celle de la métropole qui l'abrite avec le lancement de la «Vision Casablanca 2013». Tout en annonçant le projet de création d'une grande école de la musique andalouse et d'une unité de recherche sur le sujet en partenariat avec le ministère de l'éducation nationale. Il n'est pas normal qu'«on étudie et fasse des recherches sur cette musique à Tel Aviv et pas au Maroc, berceau de cette musique», martèle M. Jamaï. Bon spectacle !