Les transactions dans le neuf peinent à se redresser. Le marché des biens immobiliers de seconde main et les stocks d'invendus neufs des promoteurs tirent relativement leur épingle du jeu et connaissent un regain d'intérêt de la part des acquéreurs, puisque non concernés par le renchérissement actuel des intrants. Pour inverser la tendance, les professionnels appellent à l'adoption d'un nouveau modèle pour le secteur immobilier. Le secteur immobilier n'arrive pas encore à sortir la tête de l'eau. A peine il donne des signaux de reprise, aussitôt il retombe dans ses travers. Signe clair qu'il traîne des problématiques structurelles depuis 2013 et qu'une éclaircie de quelques mois, aussi importante soit-elle, ne peut pas effacer. En 2022, la situation du secteur reste mitigée. Dans un contexte où les prix résistent à la crise et restent cependant très élevés, alors que les capacités d'endettement des futurs acquéreurs sont en baisse et les taux de crédit habitat restent relativement élevés. Aussi, les investissements se font très rares et ce, en raison des difficultés que traversent les opérateurs du secteur et aussi leur prudence et attentisme, en l'absence de mesures phares de relance pouvant donner de la vigueur à l'activité. De leur côté, les promoteurs immobiliers sont confrontés à la hausse vertigineuse des prix des matières premières et des matériaux de construction. Ce qui a provoqué un ralentissement important de l'activité, voire la fermeture de plusieurs chantiers, non seulement en raison du renchérissement des intrants, mais aussi à cause du manque de certains matériaux de construction comme les lignes électriques, le verre, etc. D'après les estimations de la profession, cette hausse des prix des matériaux a entraîné une augmentation de 25 à 35 % des coûts de production. Ce qui veut dire que certains développeurs sont obligés d'écouler leurs stocks sans marge, alors qu'ils pouvaient auparavant réaliser des profits entre 25 et 40 %. Résultat : Un risque accru de quasi-stagnation des transactions immobilières, notamment dans les produits neufs. Les professionnels rassurent toutefois en affirmant que la location et l'immobilier professionnel pourraient représenter des leviers qui portent le marché en attendant la relance tant attendue du secteur. Aussi, le marché des biens immobiliers de seconde main et les stocks d'invendus neufs des promoteurs devraient tirer leur épingle du jeu et connaître un regain d'intérêt de la part des acquéreurs, puisque non concernés par ces hausses des intrants. Force est de constater que le secteur immobilier vit une situation pour le moins «inédite» à plusieurs égards, selon les opérateurs et les observateurs. La demande est bien présente et croît au fil des mois, mais en face l'offre pèche par son inadéquation. De sorte à ce que, aujourd'hui, la classe moyenne ne trouve pas une offre qui la convient. Les professionnels déplorent, en substance, le manque de données précises sur la ventilation de l'offre par nature, valeur, segment, ville et quartier. Les statistiques fournies donnent une vue sommaire sur le nombre de transactions, sans préciser ni leur valeur ni leur évolution. Pour donner plus de visibilité aux opérateurs afin de comparer et bien choisir les projets, ces données doivent être affinées et détaillées. l'informel et les fausses déclarations, des réalités dans le secteur biaisent également les données. Autre réalité de cette situation inédite : les prix sont orientés à la baisse pour quelques segments du marché, alors que le foncier voit sa superficie stagner et ses prix augmenter, et les intrants se renchérissent ! Ce qui est en quelques sortes paradoxal ! Dans cette configuration, les professionnels s'accordent à dire que l'Exécutif doit procéder, entre autres mécanismes proposés, à une révision de la fiscalité de façon à pousser les propriétaires de patrimoine foncier à vendre leurs terrains pour rééquilibrer l'offre et la demande sur le marché et permettre de dégager des marges confortables pour faire baisser le prix de vente des logements aux consommateurs finaux. Aussi, les promoteurs sont appelés à fournir plus d'efforts pour adapter l'offre aux nouveaux besoins des acquéreurs en termes de superficie, d'équipements, de terrasses et d'espaces verts, en particulier pour la classe moyenne, qui reste tiraillée entre des biens hors de portée et un rapport qualité-prix pas toujours bon, ce qui pourrait pousser plusieurs acquéreurs potentiels à reporter leur intention d'achat. Les promoteurs appellent à un nouveau modèle pour dépasser la crise Au cours des dernières années, le secteur immobilier peine à retrouver sa dynamique des années fastes en raison de plusieurs facteurs dont la décélération du rythme des investissements étatiques dans les grandes infrastructures, l'inadéquation de l'offre et de la demande immobilière sur le moyen standing, la faible demande solvable sur le logement économique et l'entrée de gamme, et aussi la fragilité de l'assise financière des promoteurs immobiliers, etc. Pour dépasser ces contraintes et aller vers une relance durable et vigoureuse, les professionnels appellent aujourd'hui à un nouveau modèle basé sur un soutien direct de la demande qui s'impose pour amorcer une sortie durable de la crise. Selon eux, ce mécanisme augmenterait la demande solvable et permettrait d'écouler les stocks qui se sont accentués avec la crise sanitaire et qui pèsent sur la santé financière des promoteurs. Aussi, la profession appelle à la mise en place d'un statut professionnel pour les promoteurs pour empêcher la spéculation. Les opérateurs proposent également la création d'un observatoire de l'immobilier pour faire remonter des données fiables et mieux piloter la stratégie du secteur et, pourquoi pas, élargir et étendre le modèle de conventions public/privé pour répondre efficacement au besoin de logements tous standings confondus, y compris le locatif...