A conjoncture exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Le gouvernement de Aziz Akhannouch n'a pas lésiné sur les moyens pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages marocains, dans un contexte économique difficile, marqué par la flambée des prix de plusieurs produits de première nécessité. Des mesures qui se chiffrent en dizaines de milliards de dirhams. En conférence de presse, hier jeudi 17 novembre, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a fait un point détaillé sur l'ensemble des mesures prises par l'Exécutif pour atténuer les effets de la crise sur les ménages et soutenir leur pouvoir d'achat. Le porte-parole du gouvernement a, dans un premier temps, rappelé l'instauration de la gratuité de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) au profit de près de 4 millions de familles, avec une couverture à 100% des dépenses de santé dans les hôpitaux. Ce sont au total plus de 11 millions de Marocains qui en bénéficieront à compter du 1er décembre prochain, s'est félicité Baitas. Par ailleurs, a-t-il ajouté, en 2023, le gouvernement accordera des aides directes à 7 millions d'enfants et 3 millions de familles sans enfants ou dont les enfants ne sont pas en âge d'être scolarisés. Baitas a également évoqué la hausse du salaire minimum dans les secteurs de l'agriculture et de l'Industrie, ainsi que la hausse des allocations familiales pour les 4e, 5e et 6e enfants. Autre mesure phare décidée par l'Exécutif: la baisse de l'impôt sur le revenu (IR) pour les salariés, afin de soutenir le pouvoir d'achat des classes moyennes, et la régularisation des promotions gelées depuis deux ans. «C'est un effort du gouvernement en faveur des salariés qui n'ont pas à supporter à eux seuls cet impôt. Il était important que nous fassions un geste en leur faveur, tout en élargissant l'assiette à des catégories qui ne payent pas l'IR», a argumenté le porte-parole du gouvernement.
22 milliards de dirhams pour subventionner le gaz butane
Sur le volet du soutien des prix des produits de première nécessité, le gouvernement Akhannouch a consenti, et consent toujours, un effort financier conséquent pour limiter l'impact de la hausse des prix sur les citoyens. Baitas a ainsi indiqué que le gouvernement a consacré 22 milliards de dirhams en 2022 pour subventionner le prix de la bouteille de gaz butane et le maintenir à 40 dirhams. Sans cette subvention, le prix réel de la bonbonne de gaz de 12 kg serait de 135 dirhams sur les marchéq. Pour la farine, le gouvernement a mobilisé plus de 8,5 milliards de dirhams cette année. Ainsi, a expliqué Baitas, pour chaque pain vendu 1,20 dirham, l'Etat débourse 1 dirham pour maintenir le prix de vente inchangé. Le gouvernement a également mobilisé un budget important pour maintenir inchangé les prix du transport pour les citoyens, dans un contexte de flambée des prix des carburants. Baitas a tenu a précisé que le Maroc est le seul pays de la région à avoir institué un soutien aux professionnels du transport. Pas moins de 3,5 milliards de dirhams ont été mobilisés à ce jour à cet effet. Ce montant pourrait même dépasser les 5 milliards de dirhams d'ici la fin de l'année. Baitas a, au passage, une nouvelle fois écarté l'option d'un soutien direct des prix des carburants à la pompe. «Ceux qui militent pour cette mesure doivent nous expliquer où trouver 100 milliards de dirhams, un montant qui correspond aux budgets cumulés du ministère de la Santé et celui de l'Education nationale», s'est interrogé le porte-parole du gouvernement. Ce dernier a enfin évoqué un autre soutien crucial mené par l'Exécutif et qui passe quelque peu inaperçu: celui des prix de l'électricité. «Il n'y a aucun pays au monde où les prix de l'électricité n'ont pas augmenté, à l'exception de notre pays», a affirmé le ministre. «Pour chaque 100 dirhams d'électricité consommés par un citoyen de niveau modeste, le gouvernement débourse 75 dirhams», a clarifié Baitas, rappelant que de nouvelles rallonges budgétaires destinées à l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) ont été adoptés par le gouvernement à cet effet.