Les préparatifs de la traversée de Détroit, Marhaba-2022, sont officiellement lancés. C'est également le début de la mise en œuvre de la nouvelle feuille de route des relations entre le Maroc et l'Espagne. La visite en avril dernier du président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, au Maroc à l'invitation de SM Mohammed VI, a donné le ton à une nouvelle étape inédite dans les relations entre les deux pays. Cette visite a été également de souligner la nécessité d'établir une feuille de route durable et ambitieuse pour construire des relations bilatérales sur des fondements plus solides. L'opération «Paso del Estrecho/Marhaba» occupe sans doute une place importante dans cette feuille de route. C'est justement dans ce cadre que s'est tenue, jeudi à Rabat, une réunion de la commission mixte maroco-espagnole de transit, pour débattre des mesures à entreprendre en vue d'assurer les meilleures conditions pour la réussite de cette opération. Cette réunion, tenue sous la co-présidence de Khalid Zerouali, wali directeur de la migration et de la surveillance des frontières et Isabel Goicoechea Aranguen, Sous-Secrétaire d'Etat espagnole à l'intérieur, a permis de débattre des dispositifs opérationnels mis en place par les deux parties, similaires à ceux adoptés en 2019, afin de garantir les meilleures conditions du déroulement de l'opération transit 2022. La réunion de Rabat a ainsi finalisé les détails du Plan Spécial de Protection Civile pour l'opération Marhaba. Ce plan sera déployé dans les prochaines semaines avec une attention particulière, cette année, aux dispositions du contrôle sanitaire imposé par la pandémie. Dans tous les cas, «l'opération Marhaba 2022 est un exemple de bonne coordination entre pays voisins», a souligné la sous-secrétaire. La partie espagnole n'a pas manqué de relever que la réunion qui s'est tenue aujourd'hui s'inscrit dans le processus d'exécution de la feuille de route élaborée lors de la visite, en avril dernier, du président du gouvernement, Pedro Sánchez, dans notre pays. La dernière réunion de la Commission mixte s'est tenue, rappelle-t-on, à Madrid le 21 mai 2019. Concrètement, lors de la réunion de jeudi, les deux parties, marocaine et espagnole, ont analysé, entre autres, des dispositifs opérationnels que les deux pays vont mettre en place pour garantir le déroulement de l'opération Marhaba-2022, et qui seront similaires à ceux établis en 2019. En ce sens, l'Espagne affirme avoir l'intention de mettre en place un dispositif de sécurité pour cette édition qui comptera 15 995 agents de la Police Nationale et de la Guardia civile. Les mesures adoptées entre l'Espagne et le Maroc s'articulent autour de divers facteurs, parmi lesquels la fluidité et la sécurité du transit, l'assistance aux voyageurs et la prévention et la protection de la santé publique. En outre, lors de la réunion présidée par Mme Goicoechea et M. Zerouali, les plans de flotte à mettre en œuvre pour garantir la fluidité du trafic quotidien de passagers et de véhicules ont été étudiés. Les renforts des effectifs qui vont être mobilisés dans les ports pour garantir le transit, tant de l'Europe vers l'Afrique que vice versa, ont également été abordés. Enfin, les deux pays ont convenu de renforcer et de coordonner les canaux d'échange d'informations pour continuer à travailler sur des aspects tels que la gestion du trafic lors des jours de pointe, la possibilité d'interchangeabilité des billets et d'autres aspects liés aux traversées maritimes. Par ailleurs, Isabel Goicoechea a rappelé le défi logistique et sécuritaire posé par Marhaba 2022, avec le déplacement par mer de plus de trois millions de personnes et de plus de 700000 véhicules sur une période de trois mois. «C'est le plus grand dispositif européen de ces caractéristiques et l'un des plus importants au monde», a-t-elle expliqué.