Après une baisse de 23% étalée sur un mois, il a gagné 6% en 4 jours. Niveaux de valorisation attrayants et dividendes à venir animent la place, mais les volumes restent faibles ce qui rend la reprise précaire. On attend le 6 juillet. Le 10 mai dernier, la Bourse de Casablanca a entamé un cycle baissier qui lui a fait perdre jusqu'à 23% de ses gains annuels, lesquels gains avaient atteint un niveau record de près de 55% en un peu plus de 5 mois. Le Masi est en effet passé de 8 543,17 à 6 563,27 points entre le 9 mai et le 13 juin, date à partir de laquelle le marché a retrouvé le chemin de la croissance. Depuis, il a gagné (jusqu'au 20 juin) près de 6%, dans des volumes de transaction relativement faibles. Mais la reprise est-elle pérenne pour autant ? La correction a été «sévère» selon les uns. Elle a été «rapide» pour les autres. Elle a surtout été, et là personne ne dit le contraire, salutaire puisqu'elle a permis à l'ensemble des titres de retrouver des niveaux de valorisation raisonnables et au marché de repartir sur de nouvelles bases, plus saines cette fois-ci. Les analystes l'appelaient de leurs vÅ"ux et ces derniers ont été exhaussés. Les observateurs ont également prévu une reprise et elle est venue à temps. Une hausse «mécanique» La baisse du marché est la conséquence directe des mouvements de prise de bénéfices (les investisseurs ayant tout simplement réalisé leurs plus-values latentes), mais aussi d'une sortie de cash importante pour faire face aux trois introductions en Bourse qui ont eu lieu durant les dernières semaines (Mediaco, Cartier Saada et Addoha). Aujourd'hui, on observe le mouvement inverse : les investisseurs, qui avaient momentanément déserté la place, reviennent aussi bien sur le marché primaire (introductions en Bourse) que sur le secondaire (marché de l'occasion). Ils placent leur argent dans des valeurs qui ne sont pas chères puisqu'elles présentent des niveaux de valorisation devenus attrayants avec la baisse du marché. Les investisseurs sont également attirés par «l'effet dividende». Beaucoup d'épargnants prennent ainsi des positions sur des valeurs à la veille de la distribution du dividende annuel. Un événement plus psychologique que fondamental puisque cette distribution est généralement suivie par un ajustement à la baisse du cours, même si certaines valeurs parviennent tout de même à conserver, voire à améliorer leur cours en Bourse après la distribution du bonus annuel. La reprise du marché, depuis quelques jours, met du baume au cÅ"ur des investisseurs. Mais elle n'est pas pour autant acquise et pérenne et peut s'effondrer aussi rapidement qu'elle s'est construite. Les regards sont désormais rivés sur Addoha qui, de l'avis de plusieurs traders, donnera le ton. Une date à retenir donc, le 6 juillet, jour de première cotation du leader national du secteur du logement économique avec près de 46% de parts de marché, et qui signe là la deuxième plus grosse OPV que le marché marocain ait jamais connue. Avec 2,7 milliards de dirhams, elle talonne celle de Maroc Telecom qui avait, rappelons-le, porté sur près de 9 milliards de dirhams et attiré quelque 100 000 souscripteurs. Tout dépendra donc de la demande exprimée et de l'évolution du titre en Bourse. Car le marché, même s'il progresse aujourd'hui, reste globalement en stand-by. Pas de prise de position franche, encore moins d'opérations stratégiques. De l'avis des spécialistes, l'impact sera encore plus important sur le calendrier des prochaines OPV (offres publiques de vente). L'on craint, si le titre est chahuté à la Bourse – une hypothèse très peu probable eu égard aux fondamentaux de la société et à l'attrait du secteur immobilier -, que les prochaines introductions programmées ne soient retardées, en attendant des jours meilleurs.