Une cinquantaine d'hôtels entre Marrakech et Agadir accueillent en ce moment 2 000 touristes européens clients du TO. Les hôteliers doivent diminuer leur business TO pour trouver de nouvelles opportunités via les sites de réservation et le marché local. La faillite de Thomas Cook, le tour-opérateur britannique né en 1841, employant 21 000 personnes dont 9 000 en Grande-Bretagne, aura des répercussions sur l'activité touristique au Maroc. L'arrêt d'exploitation de Thomas Cook a pris effet le 23 septembre. D'après Abdellatif Kabbaj, DG de la CNT (Confédération nationale du tourisme), une ardoise de 200 millions de dirhams est attendue par une cinquantaine d'hôtels partenaires du voyagiste. «En ce moment, 2000 clients de Thomas Cook séjournent dans les hôtels entre Marrakech et Agadir. Chez Kenzi Hotels, nous en avons 500. On s'attend à une ardoise de 200 MDH. Les factures des mois de juin, juillet, août et septembre n'ont pas été réglées», déplore M. Kabbaj. Chez le groupe Riu Tikida qui travaille très peu avec Thomas Cook (le tour-opérateur TUI détient ses propres hôtels RIU), le DG entame la procédure de listing des créances qui sera soumise au syndic. «Malheureusement, les créanciers commerciaux ne sont pas prioritaires. Ce sera une perte sèche. Par contre, certains hôtels vont pâtir de grandes difficultés à cause des non-payés de Thomas Cook», déclare Rachid El Habety, directeur général du Groupe Tikida. Place aux sites de réservation en ligne L'ONMT, dont le voyagiste anglais est partenaire depuis des décennies, a créé une cellule de crise au lendemain de la faillite. Pour rappel, son objectif contractuel est de 102000 clients (tous marchés confondus) et une mise en place propre de 50000 sièges aériens charters dédiés aux clients britanniques et belges. Jusqu'au 23 septembre, le voyagiste avait déjà réalisé 60% de ses objectifs de clientèle et 90% des objectifs aériens. L'ONMT pense aujourd'hui aux parts de marché perdues. Pour ce faire, l'office dit être entré en ligne avec les hôteliers réceptifs de Thomas Cook muni de plans d'action dédiés. «Un fonds de garantie contre les faillites devait être mis en place pour éviter ces pertes», note un professionnel. Pour les hôteliers, il est aujourd'hui impératif de diminuer, voire cesser de travailler avec les tour-opérateurs. «Les T.O. sont amenés à disparaître l'un après l'autre. Il existe une dizaine de sites de réservation en ligne avec lesquels nous pouvons renforcer notre coopération. Le marché local représente 30% des nuitées totales que nous espérons améliorer. Notons que les touristes nationaux peuvent réserver directement sur les plateformes de réservation des hôtels sans faire appel à Booking.com», note M.Kabbaj. La tendance actuelle est au e-tourisme accessible 24h/24 via mobile. Même les grands TO n'y ont pas survécu. Une nouvelle configuration dans le secteur du voyage se prépare. La signature de contrat pour l'année devra être reléguée aux oubliettes. Les directeurs d'hôtels vont dorénavant faire la chasse aux clients. Grâce à l'outil digital, les marchés sont plus ouverts que jamais.