Ils ne veulent pas juste avoir un job et en être reconnaissants. Ce ne sont pas des carriéristes qui vont se «planquer» dans un poste et s'y cramponner pour y faire de vieux os, bien au contraire. Génération Y, Echo boomers, Génération boomerang, Millennials… Les dénominations ne manquent pas pour qualifier cette frange de la population mondiale, née entre les années 1980 et le début du 21e siècle. Une génération «mutante» aux dires de certains spécialistes, et dont les aspirations tranchent parfois, voire souvent avec celles de ses aînées. Il en résulte un fossé générationnel qui se creuse. Les deux parties nourrissent des sentiments partagés entre incompréhension, exaspération et fascination. Evidemment, le Maroc n'est pas épargné par cette tendance. Nos Millennials à nous ont ou approchent, comme sous d'autres cieux, l'âge d'investir le marché du travail. Leurs attentes n'ont plus grand-chose à voir avec celles de leurs aînés. Ils ne veulent pas juste avoir un job et en être reconnaissants. Ils veulent s'épanouir dans ce cadre professionnel auquel ils consacrent le plus clair de leur temps. Ils ne veulent pas juste suivre les directives de leurs supérieurs hiérarchiques, ils ont ce besoin constant de comprendre pourquoi ils doivent le faire. Ce ne sont pas des carriéristes qui vont se «planquer» dans un poste et s'y cramponner pour y faire de vieux os, bien au contraire. Les recruteurs ont bien intégré cette nouvelle variable: le fait d'avoir écumé plusieurs entreprises est à présent considéré comme un atout dans un CV et non plus comme un signe d'instabilité, jadis rédhibitoire. Mieux encore : les Millennials, qui ont grandi avec Internet, comptent dans leurs rangs des profils atypiques dont la principale subsistance découle du web. Blogueurs, YouTubeurs, et autres virtuoses des réseaux sociaux se targuent de vivre grâce à leur influence sur ces mêmes réseaux. Refusant d'être mise dans une case, la génération Y peut surprendre par son attachement infaillible à la famille. Elle prône la solidarité, aime son pays qu'elle souhaite devenir meilleur, et assume son attachement à sa liberté comme marque de fabrique. Le dossier spécial que nous lui consacrons dans ce numéro donne, à travers un sondage fouillé, quelques clés pour comprendre cet électron libre qu'est le «millennial» jusque-là souvent appréhendé par le seul prisme des stéréotypes. Bonne lecture.