C'est ce que révèle une récente étude menée par Mazars et Morgan Philips Executive Search. L'étude indique, par ailleurs, que 54% de ces «Millenials», pensent pouvoir accéder à la direction générale et que 90% désirent gérer une équipe. «La génération «Y» veut arriver au sommet». C'est l'une des aspirations majeures qui émergent de l'enquête publiée conjointement par Mazars, organisation internationale spécialisée dans l'audit et le conseil, et Morgan Philips Executive Search, cabinet de consulting en ressources humaines, lors de l'édition 2016 de l'Africa CEO Forum, tenu à Abidjan lundi dernier. Cette étude inédite qui intervient, comme elle le souligne, «à un moment où la nécessité de disposer de futurs leaders capables de travailler à cheval sur plusieurs marchés et dans différents contextes culturels se fait sentir», vise, entre autres, «à identifier les facteurs-clés de succès des dirigeants économiques africains aujourd'hui, et à décrire ce qui demeurera important ou devra changer pour ceux de demain». Des objectifs en vue desquels les enquêteurs ont, entre janvier et mars 2016, interviewé 50 cadres dirigeants âgés de 33 à 72 ans et 760 «Millennials», âgés de 20 à 35 ans issus de 43 nationalités dans 36 pays. Les entretiens, une fois croisés, ont permis de mettre au jour des similitudes et des divergences entre les opinions de ces deux générations. Interrogés sur la question des facteurs du succès d'un CEO, les dirigeants en poste ont présenté celui-ci comme une résultante composite des attributs personnels (29%), de la qualité de l'expérience (25%) et de l'exposition internationale (20%). Il est en outre apparu que 4 croyances sont ancrées dans cette catégorie de répondants, notamment une éthique professionnelle de premier ordre, la résilience et ingéniosité, la nécessité de garder son ego sous contrôle Ainsi que celle de développer des équipes fortes. Quant au style de management 26% des CEO en poste privilégient celui du «pionnier» qui montre la direction à prendre, 25% celui du manager «juste» qui se base sur des décisions rationnelles, 21% celui du dirigeant «amical» et 15.5 et 12.5% respectivement, celui du «chef de bande» et du dirigeant «expert». S'agissant de ce sur quoi les CEO africains portent leur attention en majorité dans leur prise de fonction, les dirigeants en postes ont priorisé leurs équipes et leur écosystème, la ténacité dans l'action, le développement de nouveaux services ainsi que le contrôle. Si les «Millennials» partagent largement l'avis de leurs devanciers notamment en ce qui concerne la communication avec ses équipes, la capacité à résoudre les problèmes et la confiance, ils expriment toutefois quelques divergences de point de vue quant à leur perception du leadership. La première divergence concerne l'ordre des caractéristiques clés des leaders. Les Africains de la génération «Y» priorisent la capacité à communiquer avec les équipes (35%) suivie de l'aptitude à résoudre les problèmes (34%) et de la confiance en soi (30%), accordant, par ailleurs, une importance significative à la capacité à coacher (20%). Autre point de divergence, contrairement aux leaders d'aujourd'hui, ceux de demain considèrent que le succès tient à l'apprentissage plus qu'à la personnalité ou l'expérience. Mieux, révèle le sondage, «tandis qu'aux yeux des CEO d'hier et d'aujourd'hui, la vie trouve son sens dans le travail et la réalisation de soi-même pour les générations futures, le sens de la vie réside dans la capacité à apprendre et à se réinventer en permanence». Une vision qui se confirme, selon l'étude par le fait que les «Millennials» veulent être responsabilisés, c'est-à-dire avoir la liberté de choisir la manière dont ils atteindront les buts fixés, une reconnaissance de leur contribution au travail et avoir un impact positif sur leur environnement. Ainsi, interrogés sur leurs critères, quant au choix de leur employeur, les «Millennials» priorisent l'évolution professionnelle (94 %), l'acquisition de nouvelles compétences (84 %) et la contribution à des missions stimulantes (82 %). Une tendance à «viser haut» qui se confirme toujours selon l'étude par le fait que 90 % d'entre eux veulent gérer une équipe -ou le font déjà- et 70% désirent accéder au poste de directeur général tandis que 74% sont intéressés par une rémunération attractive et 63% par le prestige de la marque. L'enquête indique par ailleurs que 54% d'entre eux pensent pouvoir accéder à un poste dans la direction de l'entreprise où ils travaillent. Une donne que les dirigeants d'entreprises devront prendre en compte non seulement pour recruter des talents dans leurs entreprises, mais aussi et surtout pour mobiliser les énergies de ces derniers sur le long terme. Fiche technique Pour rappel, Mazars est une organisation internationale, intégrée et indépendante, spécialisée dans l'audit, le conseil et les services comptables, fiscaux et juridiques. Le groupe est présent dans 77 pays et fédère les compétences de 17.000 professionnels pour assister des grands groupes internationaux, des PME, des investisseurs privés et des organismes publics à chaque étape de leur développement. En Afrique, Mazars est présent dans 26 pays avec 2.500 collaborateurs répartis dans 44 bureaux. Morgan Philips Executive Search, pour sa part, est un cabinet indépendant de conseil en recrutement et en talent management, filiale du Groupe Morgan Philips. La société offre des services de recrutement et s'engage à travers l'Europe, l'Afrique, le Moyen-Orient, l'Amérique du Nord et l'Asie, dans plusieurs spécialisations de métiers et secteurs.