Les entreprises travaillent principalement sur le réassort de l'été et les collections d'hiver. En raison de la conjoncture internationale, la visibilité est faible au-delà de septembre. La conjoncture internationale n'est pas au beau fixe, surtout dans les grands pays importateurs de produits textiles. En Europe, les achats d'articles d'habillement ont reculé de 1,8% sur les cinq premiers mois par rapport à la même période de l'année précédente. Certes, pour le moment, la plupart des entreprises exportatrices ne chôment pas. Au moins jusqu'à la fin de septembre, elles réaliseront et livreront les commandes de réassort d'été ainsi que les collections de l'hiver 2009. Mais, au-delà , c'est l'incertitude. Depuis le début de l'année, déjà , la tendance générale suscite quelques inquiétudes. A l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (Amith), on souligne que les exportations ont fléchi de 2% à fin mai, comparativement aux cinq premiers mois de 2007, alors qu'en 2006 elles avaient progressé de 17%, et en 2007 de 3%. Sur le Vieux continent, la baisse des exportations est cependant limitée à 1,4%, et c'est surtout vers le Royaume-Uni et les Etats-Unis qu'elles ont baissé. Et le cas du Maroc n'est pas isolé. Ainsi, pour la Turquie et la Tunisie, les exportations vers le marché européen se sont dépréciées de 7,2% et de 2%. Malgré cela, la Turquie est classée deuxième source d'importation, avec l'équivalent de 50 milliards de DH, après la Chine qui affiche 90 milliards. Le Maroc, quant à lui, occupe la sixième place, avec 10 milliards de DH d'exportations. La conjoncture n'est cependant pas le seul problème qui inquiète les opérateurs. Le secteur textile devra à l'avenir compter avec la concurrence de l'Egypte, grand producteur de coton et qui, en se positionnant sur le produit fini, est devenu depuis deux ans un important fournisseur des donneurs d'ordre européens. Ainsi, les importations de ces derniers en provenance de ce pays ont enregistré, à fin mai 2008, une progression de 13,4%. Une évolution qui s'explique par la compétitivité due, entre autres, aux subventions étatiques. Cela dit, les industriels travaillent sur plusieurs fronts pour préserver leurs parts en Europe ou, mieux, pour en gagner. A ce titre, dans le plan d'action 2008-2009 de l'association textile, le développement de la «Zone Sourcing Maroc» constitue une priorité. C'est dans ce cadre que s'inscrit le projet Nassij Med, une plateforme industrielle intégrée (import-export) s'étendant sur une superficie de 200 ha à proximité du port de Tanger Med. Pour promouvoir le sourcing marocain, les industriels du textile organiseront également des missions en Chine et en Turquie. Ils prévoient aussi des actions de promotion dans plusieurs autres pays, notamment en Espagne, Italie, Royaume-Uni, Allemagne, Portugal, Russie et aux Etats-Unis.