Les captures ont augmenté, mais l'essentiel va à l'industrie de transformation et à l'exportation. A Casa, les étals sont dégarnis en raison d'une baisse des débarquements et des bateaux en service. Le poisson est de plus en plus cher quand il n'est pas tout simplement introuvable, même dans les marchés spécialisés. Le merlan à 30 ou 40 DH le kilo, la sardine à 7 DH: ces prix relèvent du passé. En début de semaine, le merlan était vendu à 70 DH/kg au marché central de Casablanca. La sole était affichée à 60 DH alors que les crevettes de qualité inférieure étaient commercialisées à 70 DH. Au marché du Maârif, les crevettes de qualité moyenne étaient vendues à 100 DH et le merlan de bonne qualité s'écoulait à 80 DH/ kg. La sardine se vendait aux deux endroits au prix fixe de 15 DH. Même si on trouve des prix plus abordables chez les marchands ambulants, la tendance à la hausse est confirmée. Chez ceux qui sont munis d'un caisson réfrigéré, la sole est proposée à 56 DH le kilo, le merlan à 60 DH et la sardine à 12 DH. Il reste que le constat est clair : pour un pays qui dispose de 3 500 km de côtes, le poisson le plus consommé est aussi cher que le kilo de viande rouge ! L'export en hausse de 37% Pourtant, les captures, toutes espèces confondues, ont bien augmenté de 22% sur les cinq premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2007, à 332 673 tonnes. Cette hausse est principalement due au pélagique dont les débarquements ont progressé de 24% et, dans cette famille, les captures de sardine se sont accrues de 38%. Toutefois, ces quantités supplémentaires ne sont pas directement reversées sur le marché de la vente directe. En d'autres termes, les prix n'ont pu être mécaniquement réduits par l'effet de l'augmentation de l'offre, si toutefois la demande est restée stable. Par exemple, pour la sardine, une grosse partie se retrouve dans l'industrie de la transformation, qu'il s'agisse de la farine de poisson ou de la conserve. Pour les autres espèces, il faut savoir que l'amélioration des captures va aller essentiellement à l'export car c'est là que les professionnels trouvent leur compte en matière de valorisation. Le volume exporté a augmenté de 37% sur la période indiquée. Il y a un autre élément qui aggrave la situation, pour Casablanca spécialement. En examinant les chiffres de la halle de la capitale économique, on se rend compte que le nombre de bateaux qui y débarquent le produit de leurs captures a sensiblement baissé. De 50 à 60, ils ne sont plus que 30 à 40. Entre janvier et juin, le volume débarqué a chuté, lui, de 16% par rapport au premier semestre 2008.