Cette reprise est aussi expliquée par la hausse continue des arrivées de touristes chinois et la reprise du tourisme d'affaires mais aussi le tourisme national. Les touristes chinois et les congrès réchauffent l'activité des autocars de 48 places. La demande domestique générée par les excursions le week-end (en été), les vacances scolaires et les fêtes religieuses et nationales consolide la reprise. L'embellie du tourisme se confirme. Durant les quatre premiers mois de l'année, les arrivées aux postes frontières ont progressé de 12% et les nuitées dans les établissements classés de 10%. Cette conjoncture favorable souffle aussi sur les autres secteurs. Au-delà de l'hôtellerie et de la restauration, le transport touristique en profite. La reprise de cette branche est confirmée par les professionnels. La hausse des congrès et incentives (MICE) qui se tiennent en majorité à Marrakech et l'essor continu du marché chinois expliquent ces performances. «Les arrivées croissantes de touristes chinois ont amplement sauvé la saison cette année. Dans le cas contraire, on aurait été contraint de vendre le matériel. Notons également la reprise du tourisme d'affaires à Marrakech. Cette conjoncture favorable a aussi incité des investisseurs à s'intéresser au métier du transport touristique surtout dans le nord du pays», affirme Jalil Madih, vice-président de l'Association régionale des agences de voyages de Casablanca-Settat et DG de l'agence de voyages Alizés Travel qui détient Cruise transport, composée d'une flotte d'une trentaine d'autocars. Une baisse de régime pendant l'été compensée le reste de l'année Les autocars de 48 places, pour lesquels la demande était auparavant en berne à cause de la baisse des circuits touristiques, sont aujourd'hui sollicités par les groupes de touristes chinois. C'est ce que confirme Khalid Mouhib, secrétaire général de la Fédération nationale du transport touristique (FNTT). «Nous transportons en effet dans ce type d'autocars énormément de groupes de touristes chinois composés de 30 à 35 personnes», déclare M.Mouhib. En réalité, la plupart des agences de voyages reconnues détiennent une entreprise de transport touristique, dont l'activité est complémentaire à celle d'agent de voyages. Les autres acteurs sont des sociétés de transport qui réalisent également des prestations de transport touristique. Mais le secteur demeure très atomisé et peu structuré. D'après la FNTT, 80% des entreprises de transport touristique ont un parc de 4 à 5 véhicules. «L'informel sévit encore énormément dans le secteur et tire le prix des prestations vers le bas. La majorité des demandes de prestations touristiques qu'on reçoit viennent de l'étranger. Après avoir fait appel aux agents de voyages deux à trois fois, les clients marocains passent directement chez le prestataire afin d'éviter notre intermédiation», renchérit M. Madih. L'activité reste, elle, saisonnière. Elle débute le 15 septembre pour s'achever le 25 mai. Pendant l'été, les opérateurs assistent à une baisse de régime et tournent à seulement 50% de leur capacité. Ce qui porte préjudice aux entreprises du secteur. «Le coût d'un autocar cloué au sol est de 1800 DH/jour. Mais l'entreprise dispose de 300 jours pour commercialiser ses prestations. Par contre, pendant la haute saison, il y a pénurie d'autocars», note ce professionnel. La reprise a aussi profité aux VTC aidés par la disparition d'Uber La reprise a aussi profité aux VTC aidés par la disparition d'Uber. Outre les groupes chinois et le MICE, la demande provient également des touristes nationaux pour l'organisation d'excursions le week-end (en été), les vacances scolaires et les fêtes religieuses et nationales. «Grâce à la nouvelle réglementation et au cahier des charges de 2014, nous pouvons mieux opérer sur le marché national. Et ce, moyennant un document manifeste de la liste des passagers à bord du véhicule. Les Marocains sont devenus friands de nos prestations de transport touristique», déclare Khalid Mouhib. Autre type d'acteur du secteur qui bénéficie en partie de cet essor, les entreprises de VTC (voitures de transport avec chauffeur). C'est le cas de votrechauffeur.ma qui dispose d'agrément de transport et d'une flotte de 25 véhicules de 6 places et de 10 berlines. «Depuis le départ d'Uber du Maroc, entre le 1er janvier 2017 et jusqu'au 17 juin 2018, nous avons remarqué une hausse de 50% de notre chiffre d'affaires et du nombre de courses. Nous avons hérité de la clientèle haut de gamme d'Uber vu que nous offrons un service de qualité pour une course intra-ville facturée 60 DH avec un véhicule qui peut accueillir 6 personnes pour le même prix. Nous faisons également les navettes vers l'aéroport et des trajets inter-villes. Le raffermissement de notre activité est aussi expliqué par un bon référencement de notre site. Les touristes qui cherchaient auparavant Uber sur internet trouvent notre application en premier par simple recherche de mots clés», déclare Ismail Belkhayat, fondateur de votrechauffeur.ma. A noter que 70% de la clientèle de l'entreprise VTC utilise son service à des fins professionnelles et 30% pour raison personnelle. Ce service est surtout utilisé par les touristes et les Marocains non résidents dans la ville. Par ailleurs, l'entreprise pâtit beaucoup moins des attaques des taxis qui la perçoivent dorénavant comme service complémentaire car plus cher.