La moyenne des températures a augmenté de 1 à 3 degrés par rapport à l'année dernière dans la majeure partie du pays En cause, l'anticyclone des Açores qui a bloqué les masses d'air polaire. Pas de gros pull cet hiver, des températures qui atteignent parfois les 27° en milieu de journée et un climat doux à peine interrompu par quelques jours de froid ! On a l'impression que l'hiver 2007-2008 est plus chaud que la normale et qu'il y a longtemps que l'on n'avait eu de telles chaleurs. Ce constat est corroboré par les données de la météorologie nationale. En décembre, par exemple, il a été relevé un degré de plus que les moyennes de l'hiver précédent. En janvier et février 2008, l'augmentation maximale a été respectivement de 2 et 3°. La seule partie du Maroc oà1 une légère baisse est constatée est l'Oriental oà1 la moyenne a chuté de 1 à 1,5°. Qu'est-ce qui nous a valu cette augmentation subite mais non exceptionnelle de températures ? A première vue, cela n'a pas de rapport direct avec le réchauffement climatique, et le seul responsable est l'anticyclone des Açores (on appelle ainsi cette zone de hautes pressions parce qu'elle est située au dessus de l'archipel des Açores, tout en se déplaçant selon les saisons). En effet, ce dernier, au lieu de se déplacer, comme c'est habituellement le cas en hiver, a campé sur sa position. Ce faisant, il a empêché les masses d'air polaire venues du Groà«nland de rafraà®chir les températures du Maroc en hiver. En fait, ces masses d'air froid ont glissé au contact de l'anticyclone pour être déviées vers l'Oriental, causant la baisse des températures et provoquant les chutes de neige enregistrées récemment en Algérie. Par ailleurs, par son flanc sud, ce sont des masses d'air tropical qui se sont infiltrées, remontant jusqu'au Maroc. A Casa, une moyenne de 16° contre 13,4° les autres années Comme l'explique Mohamed Belaouchi, en charge de la communication à la direction de la météorologie nationale, le temps qui concerne le Maroc est réglé par deux grands centres d'action. Un, l'anticyclone des Açores qui, selon les saisons, bloque ou laisse le passage aux perturbations qui viennent du nord. Deux, la dépression saharienne, au sud de l'anticyclone, qui draine les masses d'air chaud, humide ou pas selon leur trajectoire, qui viennent du sud. Sur une longue période, les écarts s'avèrent significatifs. A Casablanca, la moyenne des températures a été de 16° en février contre 13,4 constatés en moyenne normale sur 30 ans. A Rabat, il a été relevé une moyenne de 13° en janvier dernier contre 12,3 en moyenne sur 30 ans. A Marrakech, la variation est de plus de 2° en février 2008 (16° contre 13,9). Par contre, à Tanger, aucune perturbation notable n'a été observée alors qu'à Nador, par exemple, le mercure est monté de 3° en décembre 2008 (13° contre 10 selon la moyenne normale observée sur 30 ans). Certes, il faudrait encore approfondir l'analyse statistique en comparant entre elles les minimales et les maximales, et pondérer selon les régions, mais le constat est clair : il fait plus chaud que d'habitude.