Le taux de motorisation, qui s'améliore progressivement, reste en dessous des niveaux observés dans des pays à développement économique quasi similaire, notamment d'Afrique du Nord. En l'espace d'une décennie, le marché de la distribution automobile a changé profondément de visage. Les concessionnaires ont réussi une mue remarquable sur tous les plans. De l'extension des réseaux au relèvement de la qualité des prestations SAV, en passant par le renouvellement soutenu des gammes et l'effort d'adaptation des prix, les opérateurs ont mis toutes les chances de leur côté pour le développement des ventes. Resultat : les clients ont aujourd'hui l'embarras du choix dans une offre taillée pour convenir à tous les goûts et toutes les catégories socio-économiques et pratiquement tous les budgets. Côté comportements de consommation, le changement est également de mise. Pofessionnels et spécialistes sont unanimes sur le fait que les clients sont de plus en plus avertis. Fini le temps où ils se focalisaient sur le prix, le type de motorisation (diesel ou essence) et la puissance fiscale. Aujourd'hui, le design, le raffinement de l'intérieur, le divertissement à bord, la connectivité du véhicule et la puissance du moteur sont de plus en plus prépondérants dans la décision d'achat. Autre révolution dans la demande: la voiture n'est plus perçue comme un investissement (tel que la maison) mais de plus en plus comme un simple moyen de transport. Ce qui veut dire que l'engagement psychique n'est plus aussi lourd et le changement de véhicule au bout d'une certaine durée d'utilisation devient plus facile. Aussi, le marché enregistre une forte demande émanant des primo-accédants. Ce qui explique que les ventes sont davantage concentrées sur les segments de la petite voiture (hatch-back) mais avec des finitions de plus en plus garnies. Néanmoins, d'autre segments s'attirent les faveurs des clients tels que le SUV et le ludospace, suivant la tendance mondiale. Dans ces conditions, un facteur immuable continue de constituer la trame de fond du secteur: le besoin de mobilité des populations est persistant. Le taux de motorisation, qui s'améliore progressivement, reste en dessous des niveaux observés dans des pays à développement économique quasi similaire, notamment de l'Afrique du Nord. Ce chamboulement dans les caractéristiques de l'offre et de la demande a fait en sorte que le secteur renoue avec la croissance, même si elle se faisait hésitante entre 2011 et 2014. L'année dernière, les ventes ont atteint le record historique de 163 000 unités, en hausse de plus de 28%. A quelques jours de la fin de l'année, tout porte à croire qu'un nouveau record sera enregistré. Les offres de fin d'année, dans les showrooms de plusieurs opérateurs depuis octobre déjà, devront pousser dans ce sens. De quoi rehausser les perspectives d'une croissance solide qui a tous les ingrédients pour durer. Au grand bonheur des concessionnaires mais aussi d'une clientèle de mieux en mieux servie par un marché qui ne cesse de se professionnaliser à coup de chantiers structurants engagés par la profession.