La 2e version du Plan stratégique intégré d'urgence est prête. Objectif à terme : une baisse de 5% du nombre de tués et de blessés graves Les centres de visite technique contrôlés, des bascules mobiles sur les routes, 55 nouveaux contrôleurs du ministère… La deuxième version du Plan stratégique intégré d'urgence (PSIU 2), couvrant la période avril 2007-avril 2010, est pratiquement prête. Elle succédera au PSIU 1 (avril 2004-avril 2007). Si l'objectif initial du premier PSIU, à savoir la stabilisation du nombre de tués et de blessés graves causés par les accidents de la circulation, a été, selon le ministère du transport et de l'équipement, atteint (voir encadré), le deuxième plan vise, quant à lui, à inverser carrément la tendance avec l'infléchissement à la baisse de ces deux indicateurs. L'objectif fixé est d'arriver à avoir, à partir de 2010, une baisse de 5% par an du nombre de tués et de blessés graves, une tendance qui devrait s'inscrire dans la durée. C'est du moins ce qu'on espère… Mais attention, souligne Mohamed Marhraoui, directeur des transports routiers, qui a aujourd'hui en charge l'aboutissement de ce projet : il n'est pas possible de réaliser les objectifs de ce plan sans l'adoption et la promulgation du projet de Code de la route qui est resté, lors de la précédente législature, au stade de la discussion au niveau de la commission infrastructure de la première Chambre. Cela suppose aussi la publication des textes d'application dont, entre autres, celui relatif au temps de conduite des chauffeurs professionnels, certes limité à 500 kilomètres par une circulaire ministérielle, mais dont il est difficile d'assurer aujourd'hui le contrôle, en l'absence justement de textes réglementaires. Ceci étant, tout en gardant les mêmes axes de travail que pour le PSIU 1, une innovation est introduite dans le deuxième plan par l'implication, dès 2008, des collectivités locales dans la lutte contre les accidents de la circulation, notamment en leur octroyant, et c'est une première, des crédits pour faire de la prévention à leur niveau et en les incitant à trouver des financements par différents canaux. Cette décision vient à la suite d'enseignements tirés du premier Plan qui avait mis en évidence des éléments intéressants. Des unités mobiles de pesage et de contrôle technique Qu'on en juge : 41% des tués hors agglomérations sont des piétons et des conducteurs de deux roues, souvent à l'entrée des villes en raison de la vitesse, ce qui peut être atténué par l'aménagement de giratoires pour inciter les automobilistes à réduire celle-ci. A l'intérieur des villes, motocyclistes et piétons représentent 77% des tués, ce qui demande également des dispositions particulières. L'hécatombe sur nos routes n'est donc pas une fatalité, et contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les véhicules de transport de voyageurs et de marchandises qui font le plus de dégâts, malgré les accidents spectaculaires qu'ils provoquent. Partant, le maà®tre mot du PSIU 2 est le contrôle à tous les niveaux et la mise en Å"uvre des moyens humains et matériels nécessaires. Il s'agira donc de veiller à institutionnaliser les réunions de coordination des différents organes de contrôle (gendarmerie, police et agents du ministère du transport) ainsi que celles des comités régionaux qui devraient se réunir quatre fois par an. Au niveau du contrôle, un certain nombre d'actions sont prévues. En premier lieu, à la seule station de pesage des poids lourds de Tit Mellil, vont s'ajouter, avant la fin de l'année en cours, celles de Fès et de Rabat, et, plus tard, quatre autres à Tanger, Oujda, Agadir et Marrakech. Et ce n'est pas tout, les services du ministère du transport viennent d'acquérir 13 bascules mobiles pour des contrôles inopinés sur les routes nationales. De même, le contrôle de l'activité de visites techniques, qui a été ouverte à deux opérateurs internationaux, l'allemand Dera et le suisse SGS, va être renforcé par trois camions mobiles qui pourront stationner devant n'importe quel centre et vérifier de leur côté les véhicules sortant de ces centres. L'effectif des contrôleurs du ministère du transport, actuellement au nombre de 57, va être renforcé par 25 autres d'ici fin décembre, qui auront reçu une formation à l'Ecole Hassania des travaux publics, et 50 autres seront recrutés en 2008 et 2009. Enfin, d'autres axes du PSIU 2 portent sur le renforcement de l'examen du permis avec un examen théorique spécifique pour chaque candidat, qui sera isolé dans une cabine, le traitement des points noirs, le renforcement de l'activité de secourisme, la généralisation des radars et la vulgarisation des nouvelles lois auprès du public.