La littérature a attiré grand monde sur le quai des créateurs de la marina de Salé, samedi 7 octobre. Quarante auteurs ont répondu présent afin de rencontrer les lecteurs pour une séance dédicace. «Ceci est une première à la capitale, mais aussi au Maroc», nous assure fièrement Nadia Essalmi, éditrice et initiatrice de l'événement. «La littérature qui s'invite sur le quai» est né d'un désir soudain de faire prendre aux écrivains la place qui leur revient auprès des autres créateurs. En à peu près un mois, Nadia Essalmi a pu fédérer des auteurs, des soutiens et des fonds pour organiser une première rencontre du genre. Il ne s'agit pas d'un salon du livre. Mais plutôt d'une grande manifestation pour favoriser la rencontre entre l'auteur et ses lecteurs, chose qui se produit difficilement lors des salons du livre. Aussi, aucune conférence n'a été donnée à l'occasion, et ce, pour mettre davantage l'accent sur cette rencontre qui s'est étalée sur quatre heures. Des livres et des heureux «Le succès de cette première édition ne laisse aucun doute sur l'intérêt que portent les Marocains au livre et à la littérature», assure Nadia Essalmi avec confiance. Pour le grand plaisir des auteurs, des milliers de personnes ont été aperçues sur le quai, prenant de longues files pour acheter des livres, puis pour les faire dédicacer. Des acteurs de la scène culturelle et politique ont également participé à la grande réunion des écrivains. Sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, des fans ont noyé les murs de photos de séances dédicace, avec les écrivains, poètes et journalistes invités : Mahi Binebine, Latifa Tayah, Mamoun Lahbabi, Youssef Wahboun, Bahaa Trabelsi Reda-Fathmi, Yasmine Chami, Jalal El Hakmaoui, Aïcha Chenna, Zakya Daoud, Najib Refaïf, Issam-Eddine Tbeur et bien d'autres... Les retardataires et absents, qui demandent les dates des nouveaux rendez-vous, sont légion. Ce qui n'est pas pour déplaire à l'éditrice qui a déjà entamé les discussions avec l'ONCF pour organiser la prochaine édition sur le quai de la gare Rabat-Ville. «L'événement sera itinérant et selon les moyens dont on disposera, il pourra avoir lieu plusieurs fois par an», confie Nadia Essalmi. Pour cette première édition, peu de moyens financiers ont été mis à la disposition de l'éditrice. D'abord, «parce que l'idée est née d'une découverte fortuite du quai des créateurs, il y a pas deux mois. Les budgets alloués à l'organisation d'événements culturels, dans toutes les institutions publiques ou privées, sont souvent attribués plusieurs mois, voire un an à l'avance», explique Nadia Essalmi. Les moyens du succès L'événement a surtout compté sur les bonnes volontés et sur le désir des écrivains de venir à la rencontre de leurs lecteurs, sans oublier l'amitié qu'ils portent pour l'éditrice. «Avec de vrais moyens financiers, on pourrait envisager une meilleure prise en charge des écrivains et l'invitation d'auteurs résidant à l'étranger», développe Nadia Essalmi. Forte du succès de ce premier événement, l'éditrice jeunesse s'est d'ores et déjà mise à la recherche de partenaires fiables et pérennes pour instaurer une tradition qui peut devenir contagieuse, à l'image de l'événement «Lire pour grandir» qu'elle a initié à la Bibliothèque nationale du Royaume et qui a trouvé écho dans d'autres villes du Maroc. Le ministère de la culture et l'Institut français du Maroc ont déjà inscrit l'événement sur leurs agendas. Pour Nadia Essalmi, les partenaires privés sont également les bienvenus, pour inscrire le livre dans leurs activités culturelles.