L'augmentation du prix des médicaments, le poids du dentaire et l'intégration des assurés de l'ONCF appellent une maîtrise des dépenses. Celles-ci ont atteint 4,7 milliards de dirhams en 2016. Soucieuse de son équilibre financier, et donc de la pérennité du régime, la Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale (CNOPS) demande la mise en place d'une stratégie de refinancement. Ce qui permettra, selon les responsables de la caisse, de maîtriser les dépenses qui ont évolué en raison, d'abord, de l'augmentation des prix des médicaments qui ont doublé et parfois même triplé par rapport au prix de la Centrale d'achat de la CNOPS. Les dépenses médicaments au titre de l'AMO représentent 141,7 Mdhs sur un montant global, tous régimes confondus, de l'ordre de 142,8 Mdhs. Ces dépenses s'inscrivent dans le cadre du mode du tiers payant, mis en place en juin 2016, auquel ont adhéré 1 044 pharmacies. Selon les chiffres communiqués par la CNOPS, le coût moyen par dossier est de 15 309 dirhams et le coût par bénéficiaire est de 20 701 dirhams. Il importe de noter qu'il s'agit de traitements relatifs aux pathologies chroniques, lourdes et coûteuses. Depuis juin 2016 à mai 2017, la CNOPS a traité 9 330 dossiers dans le cadre du tiers payant du médicament. La CNOPS comptera 68 délégations régionales en 2020 Une maîtrise des dépenses s'impose également en ce qui concerne le poste dentaire. La CNOPS a enregistré une aggravation des soins dentaires qui sont passées de 76 Mdhs en 2006 à 500 Mdhs en 2016. Les équipes de la caisse planchent actuellement sur des mesures en vue de rationaliser les dépenses de ce poste. Une autre donne justifie la nécessité d'une stratégie pour la maitrise des dépenses : le basculement des 43 000 employés actifs et retraités de l'Office National des Chemins de Fer ( ONCF). Pour la CNOPS, l'intégration de la mutuelle de l'ONCF est une réussite même si la caisse a enregistré un déficit de 31 Mdhs en 2016. Globalement, les dépenses de la CNOPS se sont élevées à 4,7 milliards de dirhams contre des cotisations de l'ordre de 4,8 milliards de dirhams. Le taux de couverture réel des frais engagés est, selon le bilan d'activité 2016, de 69%. Couvrant une population de 3 millions de bénéficiaires dont 1,2 million d'assurés, la caisse a traité environ 5 millions de dossiers ambulatoires et tiers payant. Le taux de sinistralité est estimé à 46% et le coût moyen par dossier s'élève à 906 dirhams. On remarquera à la lecture des récentes statistiques de la caisse que les dépenses au titre des affections lourdes et coûteuses représentent 46% des dépenses globales versées au profit de 159 140 bénéficiaires. Soit 5,3% des bénéficiaires de la Caisse. Il faut souligner que la CNOPS garantit une prise en charge totale des médicaments traitant les pathologies lourdes et coûteuses. Pour une amélioration de ses prestations, le gestionnaire de l'assurance maladie obligatoire du secteur public a lancé un vaste programme de régionalisation. L'objectif est d'élargir son réseau qui devra compter 68 délégations à l'horizon 2020 contre 17 actuellement. Au-delà de l'extension du réseau, ce programme vise également l'autonomisation des délégations régionales en vue d'une prise de décision médicale localement. Cette autonomisation est effective dans les délégations d'Errachidia et Guelmim et celles de Safi, El Hoceima, Khouribga et Settat seront inaugurées dans les prochains jours. Enfin, et toujours dans le souci d'une plus grande efficacité, la CNOPS a lancé une application mobile qui permet aux assurés de consulter à distance leur situation administrative, les remboursements, les demandes de prise en charge ainsi que la liste des médicaments remboursables. La caisse avait aussi, rappelons-le, lancé une application mobile pour les producteurs de soins. [tabs][tab title =""]la CNOPS a lancé une application mobile qui permet aux assurés de consulter à distance leur situation administrative, les remboursements, les demandes de prise en charge ainsi que la liste des médicaments remboursables.[/tab][/tabs]