C'est une stratégie lancée depuis plus d'une décennie. Elle allie à la fois l'action sécuritaire, la réforme du champ religieux et le développement social et humain. Une stratégie payante, puisque le Maroc est devenu un modèle et surtout un expert dont le savoir-faire est apprécié et demandé en le domaine. Dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, le Maroc est désormais leader incontesté non seulement dans sa région, mais également dans son environnement géopolitique immédiat. La recette est simple et surtout originale. Le Royaume a adopté, en effet, une stratégie globale, proactive et multidimensionnelle intégrant la sécurité, la religion, mais aussi le développement humain durable. Cette stratégie, mûrement pensée, qui s'appuie en partie sur des frappes préventives permettant de démanteler les cellules terroristes avant qu'elles ne passent à l'acte, est en parfaite cohérence avec les fondamentaux du Royaume basés essentiellement sur le respect des droits humains universellement reconnus et la préservation de son identité culturelle et cultuelle. Les services de sécurité marocains sont passés maîtres incontestés dans ce domaine. Leur expertise et leur savoir-faire sont respectés et surtout demandés particulièrement par nos voisins européens. Globalement, pour faire face au fléau de l'intégrisme et par delà du terrorisme, le Maroc a mis en œuvre des actions multidimensionnelles. Et ce, à travers le renforcement de son arsenal juridique, la réforme du champ religieux, la mise en place d'un mécanisme de suivi des nouveaux penchants terroristes, ainsi que la consolidation du développement socio-économique, de la culture des droits de l'Homme, du respect des libertés et de la coopération multilatérale dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. C'est une stratégie qui a été mise en place depuis plus d'une dizaine d'années et qui consacre l'engagement indéfectible, continu et proactif du Maroc dans la lutte contre le terrorisme. Après avoir été la cible de plusieurs attentats terroristes, notamment en 1994, 2003, 2007 et 2011, le Maroc a initié plusieurs réformes pour contrecarrer ce phénomène. Il s'agit notamment du renforcement du cadre juridique en conformité avec le droit international et dans le respect des droits de l'homme, la réforme du code pénal, la loi contre le blanchiment d'argent, l'incrimination de l'apologie du terrorisme. D'autres actions sont venues renforcer le volet juridique et sécuritaire dont la création du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ). Le rôle de premier plan du Maroc dans la coopération internationale pour faire face à ce fléau a d'ailleurs été hautement salué par la communauté des Nations, d'où l'élection à l'unanimité du Royaume à la coprésidence du comité de coordination du forum global de lutte contre le terrorisme (GCTF), une organisation composée de plus de 30 membres, en plus d'Etats et d'organisations partenaires dont l'ONU et réunissant des décideurs et des experts dans les domaines de lutte contre le terrorisme international. La politique anticipative du Maroc dans la lutte contre le terrorisme, largement commentée dans le dernier rapport du Département d'Etat sur le terrorisme dans le monde au titre de l'année 2016, a donné des résultats tangibles à travers le démantèlement de plusieurs filières de recrutement et de financement de terroristes ou de cellules qui planifiaient des actes terroristes, ce qui fait désormais du Royaume un partenaire sérieux et incontournable pour l'ensemble des pays de la région et du monde. L'approche marocaine, sous le leadership du Souverain, est d'autant plus pertinente que la menace terroriste n'a jamais été aussi significative et complexe. En effet, face à la multitude de la menace terroriste, il est impératif de mettre en place des stratégies intégrées et cohérentes de lutte contre ce fléau qui tiennent compte également des dimensions communicationnelle et pédagogique. Le Maroc œuvre, en même temps, à déconstruire le discours extrémiste et à inculquer un Islam tolérant et ouvert, à travers notamment la révision des manuels scolaires et à éradiquer la précarité et l'exclusion grâce à une approche économique et sociale qui vise à créer de l'emploi aux jeunes et les opportunités d'insertion sociale, notamment avec le lancement, en 2005, de l'INDH. Cela dit, en matière de lutte contre le terrorisme, la réussite dans le domaine sécuritaire n'a d'égale que les prouesses du Maroc dans le domaine de la réforme du champ religieux. A ce niveau, l'expérience marocaine qui s'est déployée à travers la réforme du champ religieux a été cruciale pour appréhender la menace terroriste dans toutes ses formes à la faveur du rite malékite, qui promeut les idéaux du dialogue, de la tolérance et de la modération. Partant de cette stratégie visant à promouvoir un islam du juste milieu pour lutter contre les dérives extrémistes et de son souci de mettre son expérience anti-terrorisme au service des pays amis, le Maroc a mis en place l'Institut Mohammed VI de formation des imams et la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, deux instances destinées à unifier et à coordonner les efforts des oulémas musulmans au Maroc et dans les autres Etats africains et même européens et arabes afin de faire connaître les valeurs de l'Islam tolérant. Cette approche de formation a bénéficié à des centaines d'imams représentant des pays africains et européens. Sur ce volet l'action du Souverain est bien plus globale. Dépositaire de la charge suprême d'Imarat Al Mouminine, le Souverain n'a eu de cesse de multiplier les initiatives et les actions en vue de favoriser l'émergence d'une société plurielle, fondée sur deux convictions, à savoir la consécration de la place de la religion dans la vie et la promotion d'une éducation spirituelle récusant toutes les formes de haine. Entre autres actions, on citera la restauration et la réhabilitation des mosquées historiques, des mosquées des mausolées, de zaouias et de médersas ; la mise en place d'un encadrement efficient et le développement d'un enseignement religieux qui tend à préserver le référentiel religieux du Royaume. C'est également dans ce cadre que s'inscrit le lancement du plan de soutien à l'encadrement religieux, la création de la Fondation Mohammed VI pour la promotion des œuvres sociales des préposés religieux, et de l'Institut Mohammed VI de la formation des Imams, morchidines et morchidates, la réorganisation de l'Université Al Quaraouiyine et la création d'un nouveau cycle d'enseignement en son sein. En somme, de par son approche novatrice et multidimensionnelle, le Maroc a pu s'ériger en modèle en matière de gestion du champ religieux. Plusieurs pays d'Europe et de l'Afrique subsaharienne ont demandé de bénéficier de l'expérience et de l'expertise acquise par le Royaume dans ce domaine. Demandes auxquelles le Royaume a répondu favorablement. Cet engagement du Souverain pour la promotion de l'Islam marocain (modéré et tolérant) dépasse les frontières du Royaume. C'est dans ce cadre que rentre notamment la construction de mosquées dans plusieurs pays africains dont celles lancées cette année à Conakry, Dar Essalam et Abidjan. La présence régulière d'oulémas africains aux causeries religieuses du mois sacré de Ramadan, la création de la Ligue des oulémas du Maroc et du Sénégal, la mise en place de l'Institut des études africaines, l'organisation de conférences sur les tariqas soufies, et les dons d'exemplaires du Coran au profit de plusieurs pays d'Afrique sont également autant d'action de promotion de l'Islam marocain dans le monde.