Le plan de développement régional de Casa-Settat devrait propulser El Jadida. Le plan de développement régional de Casa-Settat est en cours de validation. Quels en sont les principaux axes qui concernent la province d'El Jadida ? Comme vous le savez, le plan de développement régional (PDR) de Casablanca-Settat a été voté à l'unanimité par le Conseil de la Région lors de sa session ordinaire du 6 mars 2017 tenue à Benslimane. Ce PDR est le produit d'un travail de concertation très élargi aussi bien avec les 153 présidents de communes qu'avec les 9 présidents de Conseils provinciaux et préfectoraux mais également avec le wali et les gouverneurs ainsi qu'avec tous les départements ministériels malgré la vacance du gouvernement. La province d'El Jadida est concernée par les 5 axes du PDR, à savoir l'axe Mobilité Régionale, l'axe Rural Intégré, l'axe Entreprises et Emploi, l'axe Attractivité culturelle et sociale et enfin l'axe Générations à venir. Quel budget nécessite-t-il et quel est son état d'avancement actuel ? Le Plan de développement régional prévoit un programme d'investissement de 115 milliards de dirhams sur la période 2018-2030. La durée de ce PDR va bien au-delà du mandat actuel du Conseil de la région puisque les projets d'infrastructures nécessitent des délais d'étude et d'exécution beaucoup plus long. Les 115 milliards sont répartis comme suit : 46,7 pour la mobilité régionale, 8,7 pour le rural intégré, 18,4 pour l'entreprise et l'emploi, 29,4 pour l'attractivité urbaine et 12,5 pour les génération à venir. Le PDR tel que voté est dans les circuits de validation au niveau du gouvernement et nous avons entamé depuis son vote les discussions avec les départements ministériels et les établissements publics pour qu'ils puissent intégrer dans leur planification budgétaire les projets du PDR et leurs contributions respectives. Je saisis cette occasion pour remercier tous les départements ministériels et les établissements publics pour leur participation active à l'élaboration du PDR et pour l'effort de changement de paradigme que certains ont fait pour donner à la régionalisation avancée tout son sens. En effet, alors qu'ils étaient habitués à planifier et à exécuter de façon centralisée, ils ont su s'adapter rapidement à la donne de la régionalisation pour que la planification se fasse au niveau régional par l'entremise du PDR et nous espérons que la déconcentration suivra pour que l'exécution des projets de l'Etat prévus dans le PDR soit faite au niveau des directions régionales des ministères concernés. Bien sûr, nous avons également entamé des discussions avec des investisseurs privés et des fonds de financement pour les projets qui s'y prêtent. La province connaît plusieurs projets de développement, à l'instar de PUMA, la zone industrielle de Jorf Lasfar. Quel est l'état des lieux de ces projets de développement? Quelle valeur ajoutée devraient-ils apporter à la province ? Le développement de ces projets s'inscrit dans la vision partagée de renforcer des pôles urbains pour alléger la pression sur la ville de Casablanca. Ces projets apporteront certainement une très grande valeur ajoutée aux territoires concernés mais nous avons constaté lors du diagnostic fait à l'occasion du PDR que ces projets manquent d'approche intégrée à l'instar de l'ensemble des politiques sectorielles de l'Etat qui ne donnent pas le meilleur de leurs résultats par absence de leur convergence. Nous avons veillé au niveau du PDR à ce que justement les politiques sectorielles de l'Etat y trouvent convergence et synergie, partant de la conviction que le niveau régional est la bonne maille pour assurer cette convergence tant recherchée. De par mon expérience de ministre, je peux vous assurer qu'elle sera difficile sinon impossible à obtenir au niveau national. Il est une ambition concernant la province : celle de devenir le 2e pôle économique du pays après Casablanca. A votre avis, cette ambition est-elle réalisable? Notre région est le premier pôle économique du pays. La province d'ElJadida en fait partie. Je pense qu'il vaut mieux se positionner comme premier que comme futur second. La province est portée par l'activité agricole, mais aussi par une activité touristique et industrielle qui se développe de plus en plus. Ne devrait-on pas craindre un développement à deux vitesses de la province surtout si le niveau des infrastructures ne suit pas ? La diversification sectorielle est un enjeu pour tous les territoires pour développer une résilience aux différents cycles économiques que l'on peut subir. Comme vous pouvez le constater au niveau du PDR, il est centré sur les attentes des citoyens et des entreprises. Pour les citoyens, nous avons segmenté entre les populations rurales, urbaines et même les générations à venir. Au moins pour ceux-là nous ne serons pas taxés de rechercher le bénéfice électoral. Bien sûr les infrastructures sont un enjeu majeur pour l'équité territoriale et l'attractivité. Nous avons prévu environ 41% du PDR pour les infrastructures de mobilité régionale.