Après 10 années d'abandon, Air France est revenue sur la ligne Paris Charles de Gaulle-Marrakech. Transavia, la compagnie low cost du groupe, connectera Tanger et Dakhla à Paris CDG. Des touristes asiatiques, nord-américains et sud-américains seront acheminés à Marrakech via le hub de Paris. La compagnie française est visiblement satisfaite de son activité au Maroc. Elle mobilise des moyens pour se développer sur un marché en croissance. Denis Hasdenteufel, son DG Afrique du Nord et Sahel, fait le point sur les différentes actions entreprises. Vous avez ouvert la nouvelle ligne reliant Marrakech à Paris CDG à une fréquence de 3 vols/semaine via Air France. Qu'est-ce qui vous a encouragé pour ce lancement ? Transavia connecte toujours Paris à Marrakech via l'aéroport d'Orly 3 fois par semaine. Aujourd'hui, Air France connecte Marrakech au hub européen de Paris Charles de Gaulle. Nous avons beaucoup échangé avec les professionnels du tourisme de la ville ocre et nous pensons que le marché est suffisamment mûr pour nous permettre de participer au développement du secteur touristique à Marrakech. Au-delà de la ligne Paris CDG-Marrakech, nous proposons de relier la ville ocre au monde entier. Air France offre 1000 destinations et possibilités de correspondance. Des touristes asiatiques, dont notamment des Japonais et des Chinois, nord-américains et sud-américains viendront à Marrakech via le hub de Paris. Depuis une semaine, date depuis laquelle les lignes sont opérationnelles, les vols sont bien remplis, d'autant plus qu'on bénéficie de la meilleure saison dans la ville ocre. Pour promouvoir la destination, Air France a relayé cette ouverture sur le marché français en premier, mais aussi sur tous les marchés internationaux. Dans ce cadre, nous avons invité des journalistes chinois, japonais, russes, canadiens et américains pour susciter l'intérêt pour la destination Maroc, mais aussi des agents de voyages étrangers des mêmes pays pour programmer la destination Maroc. Le processus est toujours en cours. Pour sa part, l'ONMT nous accompagne dans cette démarche de capter les clients étrangers, sans compter les CRT, les hôteliers et les transporteurs qui nous aident dans cette opération de promotion très organisée. A partir du 26 octobre, Transavia reliera Paris à Dakhla à raison d'une desserte hebdomadaire. Quel est le potentiel de cette ligne? C'est une opération test pour l'instant. L'objectif est de participer à la dynamique touristique du Maroc. Les vols sont assez longs certes, mais on compte sur l'attractivité touristique de Dakhla et son écosystème qui demeurent très recherchés. Dans l'ensemble, comment évaluez-vous le poids du marché marocain en Afrique du Nord que dessert totalement votre compagnie ? Le Maroc a un poids relatif pour Air France par rapport aux autres destinations desservies dans le monde. Il constitue de très loin le marché le plus important en Afrique du Nord. De plus, le Maroc a vocation à couvrir tout le spectre de notre activité. Nous transportons en effet des touristes, des membres de la diaspora, des hommes d'affaires, des officiels et des étudiants, entre autres… Une partie non négligeable de nos clients marocains prennent des vols d'Air France pour se diriger vers l'Amérique du Nord, l'Asie, l'Afrique et dans les quatre coins de l'Europe par le biais du hub de Roissy. Au total, la compagnie effectue 132 vols hebdomadaires vers le Maroc pendant la saison estivale. Qu'en est-il du taux de remplissage moyen de vos avions à partir du Maroc ? L'activité d'Air France-KLM au Maroc est en croissance continue. Nous sommes très satisfaits du marché marocain qui se développe, se tourne vers l'extérieur et attire des voyageurs. Cela répond exactement à notre mission qui tend à faciliter les échanges. Les Marocains et les résidents au Maroc, de manière générale, participent de manière très dynamique à ces échanges. Pour sa part, le taux de remplissage moyen des avions est important. Ce qui nous a poussés à augmenter les capacités. En effet, nous avons remplacé les avions A319 estampillés Air France par des A320. Nous avons également décidé d'accroître le nombre de fréquences. Transavia, elle, opère avec des avions de modèle fixe A337. Air France affiche un réel optimisme. Peut-on en savoir plus sur ses projets ? Parmi les objectifs de 2017 figure principalement la consolidation des actions mises en œuvre. Celles-ci concernent les nouvelles lignes de Marrakech pour Air France, Tanger et Dakhla pour Transavia et le renforcement des fréquences de Rabat à raison d'une troisième fréquence quotidienne 4 fois par semaine. Après avoir consolidé ces lignes, nous pourrons penser à un nouveau développement, pas avant. La compagnie est aussi présente sur le marché africain où à partir de Paris elle est en concurrence avec Royal Air Maroc. Comment analysez vous cette situation ? Nous avons un réseau africain très dense. Air France dessert 50 destinations en Afrique avec des avions modernes, voire dernière génération. A titre d'exemple, des avions A380 opèrent sur Abidjan et Johannesburg. Des modèles A777 avec des cabines modernisées sont exploités sur une dizaine de destinations africaines. Dans le cadre de son développement, Air France a recommencé à desservir le Mali avec un A777-200 et a arrêté un programme direct sur Ouagadougou. Accra, Monrovia, Windhoek (capitale de la Namibie) font désormais partie de nos destinations, sans compter d'autres projets en cours. Cela dénote de l'importance de l'Afrique pour Air France. Par ailleurs, la RAM a toute sa légitimité en Afrique avec un réseau relativement dense, notamment en Afrique de l'Ouest qui exploite les lignes à bord d'un avion Boeing 337 monocouloir en vol de nuit. C'est un concurrent que nous respectons beaucoup et que nous considérons complémentaire à notre activité.