Casablanca leader du trafic portuaire en 2016. D'importants défis restent à relever pour améliorer la compétitivité du secteur. Plus de 95% du commerce extérieur marocain est assuré par le transport maritime. Par ailleurs, de bonnes performances ont caractérisé l'activité portuaire en 2016. Le trafic global de marchandises au niveau des ports marocains a atteint 107,3 millions de tonnes, soit une augmentation de 6,1%, selon les dernières statistiques de l'ANP à fin novembre 2016. A ce titre, les importations ont connu une croissance de 11,9% se fixant ainsi à 51,4 millions de tonnes, notamment grâce à la campagne agricole passée. Quant aux exportations, celles-ci ont atteint 26 millions de tonnes, enregistrant ainsi une timide hausse de 2,5% par rapport à l'année dernière. Les produits transités sont principalement le phosphate bien entendu, les engrais, les minerais, les produits agroalimentaires, les agrumes, les produits de la pêche, le textile... Le trafic conteneurs a pour sa part augmenté de 9%, soit à 1,14 million EVP et le vrac de près de 12%, à plus de 60 millions de tonnes. Le trafic Ro-Ro, qui concerne les navires de transport des véhicules, a connu une hausse de 10,3% grâce à l'importation de voitures en lien avec la prolongation des offres du Salon Auto sur le reste de l'année. Casablanca rafle la part du lion avec 31% du trafic global (hors transbordement) avec 25 millions de tonnes, soit 9% par rapport à 2015. Le port de Jorf Lasfar, quant à lui, a enregistré 29,7 % du trafic global, soit 24 millions de tonnes (14% de plus qu'en 2015), suivi du port Tanger Med avec 12,9%, soit environ 10,5 millions de tonnes (+ 17,5%). La plupart des ports du Royaume ont connu une hausse, excepté celui de Mohammédia qui a affiché une forte baisse (-30,5%) due à l'arrêt de l'activité de la Samir, enregistrant ainsi 6,4% du trafic global. Autre activité ayant connu une légère baisse, le transbordement réalisé principalement au port de Tanger Med (-0,7% à fin novembre, à 26,3 millions de tonnes). Certes, beaucoup d'efforts ont été entrepris par le Royaume afin d'améliorer sa connectivité maritime (notamment la réforme portuaire, la mise en service du port Tanger Med ou encore le développement de lignes régulières) et qui se sont manifestés par l'amélioration de la compétitivité et de la connectivité maritime (de la 77e place à la 16e entre 2004 et 2015 selon l'indice de connectivité des transports maritimes réguliers (LSCI). Toutefois, d'importants défis restent encore à relever afin d'accompagner et renforcer les exportations marocaines, notamment, vers des régions à fort potentiel de croissance (Afrique, Amérique Latine, Asie et Moyen-Orient). Par ailleurs, selon l'étude publiée le printemps dernier par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), la compétitivité du transport maritime national pâtit que ce soit au niveau international ou régional. Le constat étant que sur les deux dernières décennies, la structure des échanges commerciaux du Maroc a fortement évolué, engendrant ainsi un besoin grandissant en matière de transport. Ainsi, l'étude préconise aux autorités de veiller à mettre en place des mesures incitatives à l'investissement maritime afin d'améliorer l'attractivité de l'industrie navale pour le secteur privé. Il est également proposé de développer les partenariats public-privé à travers la création d'une entité de coordination entre les différents intervenants (armateurs, chargeurs, direction de la Marine marchande, département de la pêche, département chargé de l'environnement, ANP...), ce qui serait de nature à renforcer la coordination de toute stratégie de mise à niveau de ce secteur. Par ailleurs, l'implication du secteur bancaire et financier est nécessaire afin de créer de nouveaux produits dédiés pour le financement des investissements maritimes. Autre constat : du côté de l'offre, deux tendances opposées surgissent: la première concerne le développement et la mise à niveau des infrastructures du transport maritime. Dans ce domaine, le Maroc affiche une forte dynamique, et dispose d'une vision claire du secteur portuaire avec des services de plus en plus performants, comme en témoignent les avancées enregistrées par le Maroc dans les classements internationaux. En revanche, l'offre maritime accuse un certain retard au moment où son évolution n'accompagne pas le progrès de l'offre portuaire, et ne reflète pas la progression continue de l'activité commerciale du pays. Par ailleurs, l'ANP prévoit une enveloppe de plus de 3,2 MMDH pour son plan de développement des nouveaux projets structurants. Ces projets concernent notamment la réalisation d'un terminal polyvalent au port d'Agadir, d'un coût de 480 millions de DH, la réalisation de l'ouvrage de raccordement de la composante maritime de la desserte nord du port de Casablanca, d'un montant de 180 millions de DH, ainsi que l'acquisition d'équipements de sécurité dans les ports.