Il peut quadrupler dans les régions à climat rude. L'impact sur le budget énergétique des ménages est faible. Si les professionnels de la construction ne se sont pas encore approprié la réglementation thermique dans le bâtiment, depuis son entrée en vigueur il y a plus d'un an, les spécialistes du logement social y voient encore moins clair. Les promoteurs de ces programmes se posent toujours la question de savoir comment ils pourront se plier aux nouvelles exigences et absorber les coûts qu'elles engendrent, sachant que le prix de vente du logement à 250000 DH est plafonné par la loi, ce qui empêche de répercuter ces surcoûts sur les acheteurs. Al Omrane a apporté des éclairages à ce sujet lors d'une conférence tenue pendant le Salon international du bâtiment. L'aménageur public a partagé un ensemble d'enseignements tirés de la réalisation de programmes de logements sociaux conformes à la réglementation thermique. Il s'agit de projets démonstrateurs que le groupe, entre autres promoteurs, a développé pour mettre en pratique les règles d'efficacité énergétique. Il en ressort que la mise en œuvre de la réglementation peut être réalisée dans des conditions financière acceptables. En prenant les meilleures solutions des différents projets, ce coût peut être limité à 8000 DH par logement, selon le bilan de l'expérience. On peut donc penser que les promoteurs n'auront pas à rogner considérablement leurs marges. Mais nuance importante, cela ne concerne que les zones climatiques où les exigences sont les plus basses (Agadir, Casablanca, Rabat, Tanger, Nador...), étant à rappeler que les obligations de la loi sont plus ou moins élevées selon la localisation de la construction sur le territoire national pour s'adapter au climat de chaque région. En fait, entre les zones où le niveau d'exigence est le plus bas et celles où il s'agit de fournir le plus d'efforts, le coût varie du simple au quadruple, selon le bilan des projets pilotes. Pour en revenir au surcoût de 8 000 DH, si on le décortique par composantes, l'isolation de la toiture en représente 1 088 DH, l'isolation du toit s'élève à 1 588 DH tandis que le traitement des planchers revient à 992 DH. Tout le reste va au double vitrage dont le coût dépasse 4 200 DH. Les chauffe-eau solaires, un investissement démesuré Dans la foulée, les projets démonstrateurs ont été équipés de chauffe-eau solaires pour en évaluer les apports pour le logement social, sachant que la réglementation n'impose pas cela. Premier constat : le coût monte en flèche puisqu'il est estimé que l'installation d'une solution semi collective revient à plus de 11800 DH. Du reste, les bénéfices qui en sont retirés ne sont pas jugés probants par les évaluateurs des projets démonstrateurs. Ils estiment que «l'investissement demeure démesuré si on le compare avec le service rendu par un chauffe-eau à gaz qui utilise du butane subventionné». Etant à préciser que le chauffe-eau solaire ne couvre dans le meilleur des cas que 70% des besoins au niveau du logement social. Les projets pilotes permettent par ailleurs de dégager des conclusions auxquelles on ne s'attend pas forcément. L'une d'elles est que la réglementation thermique a peu d'impact sur le budget énergétique des ménages dans les logements sociaux. Ceci pour la simple raison que «les occupants des logements sociaux se satisfont de conditions de confort dégradées pendant les périodes climatiques extrêmes et n'utilisent que très parcimonieusement des moyens de chauffage et de climatisation», justifient les spécialistes. L'intérêt de l'isolation réside donc essentiellement dans l'amélioration du confort intérieur. Et encore, il a été constaté que la mise en place de mesures réglementaires s'est traduite par une plus grande étanchéité des logements avec une augmentation excessive du taux d'humidité intérieur. Le bâti au Maroc n'étant pas toujours pensé pour optimiser la circulation de l'air à l'intérieur des constructions, cela a débouché sur des problèmes de moisissure dans certains cas.