Population, ménages, habitat, activité, emploi... Les détails du recensement dévoilés par Chakib Benmoussa, Haut-commissaire au plan. Suivez La Vie éco sur Telegram «Le pic démographique au Maroc serait atteint entre 2048 et 2050 où la population globale devrait tourner autour de 40 millions d'habitants». C'est ce qu'a révélé Chakib Benmoussa, Haut-commissaire au plan, lors de sa première sortie médiatique et qui a porté sur les résultats détaillés du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH). En 2024, la population marocaine s'est établie à 36,8 millions de personnes, en légère hausse de 0,85%, une évolution nettement inférieure au taux de 1,25% enregistré entre 2004 et 2014. La baisse du taux d'accroissement de la population s'explique principalement par la diminution continue de la fécondité. L'Indice synthétique de la fécondité (ISF), exprimé en nombre moyen d'enfants par femme, est passé de 2,5 en 2004 à 2,2 en 2014, pour atteindre 1,97 en 2024. Ce niveau de fécondité est désormais inférieur au seuil de remplacement des générations, qui est de 2,1 enfants par femme. Il faut dire que les changements démographiques que connait le pays entrainent une inversion des pyramides des âges. Elle est marquée, d'une part, par une baisse de 1,2 point de la part des jeunes de moins de 15 ans à 26,5%, de 2,7 points de la proportion de la population en âge d'activité (15 à 59 ans) à 59,7% et, d'autre part, par une augmentation de la proportion des personnes âgées de 60 ans et plus de 4,4 points à 13,8%. Cette dernière compte près de 5 millions de personnes contre 3,2 millions en 2014. Si la population a augmenté de 0,85%, le nombre de ménages, lui, a progressé de manière beaucoup plus rapide, de 2,4% à 9,3 millions, entre 2014 et 2024. Au cours de cette période, la proportion des ménages composés d'une seule personne a augmenté de 3,9 points à 11,1% et celle de deux à trois personnes de 5,6 points à 31,7%. En revanche, la part des ménages constitués de quatre personnes ou plus a diminué de 9,7 points à 57,2%. Activité & chômage Près de quatre personnes sur dix âgées de 15 ans et plus, soit 41,6%, exercent une activité économique en 2024 contre 47,6% en 2014. Ce taux est plus élevé parmi les hommes (67,1% en 2024 contre 75,5% en 2014) que parmi les femmes (16,8% contre 20,4%) et en milieu urbain (43,8% contre 49,1%) qu'en milieu rural (37,6% contre 45,1%). Entre 2014 et 2024, le taux de chômage est passé de 16,2% à 21,3%. Il est plus élevé parmi les femmes (25,9% en 2024 contre 29,6% en 2014) que parmi les hommes (20,1%en 2024 contre 12,4% en 2014). À l'échelle régionale, l'incidence du chômage est plus importante dans les régions de Guelmim-Oued Noun (31,5%), l'Oriental (30,4%), Béni Mellal-Khénifra (26,8%), Laâyoune-Sakia El Hamra (26,6%) et Fès-Meknès (23,3%). Le taux de chômage est relativement moins élevé dans les régions de Dakhla-Oued Ed-Dahab (10,6%), Casablanca-Settat (18,8%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (19,6%), Souss-Massa (19,7%) et Rabat-Salé-Kénitra (19,8%). Conditions d'habitation : Les logements de plus en plus modernes La répartition des ménages urbains en 2024 selon le type de logement occupé montre que 65,4% résident dans des maisons marocaines modernes, suivies des appartements (24,4%), des maisons marocaines traditionnelles (2,6%) et des villas (2,7%). Par rapport à 2014, ces proportions étaient respectivement de l'ordre de 65%, 17,5%, 5,5% et 4,5%. Concernant les logements sommaires ou bidonvilles en milieu urbain, leur proportion a baissé de 5,2% en 2014 à 3,3% en 2024. De même, la proportion de ménages urbains occupant des logements de 1 à 2 pièces a augmenté de 35,7% en 2014 à 43,5% en 2024, tandis que celle occupant des logements d'au moins 3 pièces a baissé de 64,3% à 56,5%. Cela dit, la proportion de ménages urbains occupant des logements d'au moins 3 pièces est la plus élevée dans les régions de Guelmim-Oued Noun (63,2%) et de Drâa-Tafilalet (64,7%). En revanche, elle est la plus faible dans les régions de Dakhla-Oued Ed-Dahab (36,9%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (48,3%).