Le prix moyen par kilomètre, toutes catégories confondues, est fixé à 7,29 DH Toutefois, en l'absence d'organe de régulation, il n'y a aucune garantie quant au respect des règles établies. La FNTR (Fédération nationale du transport routier) est satisfaite. En effet, les prix de référence prévus par la loi 16/99 libéralisant le transport de marchandises ont enfin été publiés. Six ans après la promulgation de cette loi et trois ans après son entrée en vigueur, l'attente commençait à être longue, surtout que le secteur n'avait pas profité de la période de transition de trois ans séparant la publication du texte et sa mise en application, marquant la fin du monopole de l'ONT (Office national du transport), pour se mettre à niveau. L'anarchie s'était donc installée avec une dégradation des services et une détérioration des prix. L'ONT ne jouant plus son rôle de régulateur (fixation des prix, répartition du fret), les opérateurs se sont retrouvés dans une situation de concurrence sauvage. Profitant de la situation, les chargeurs et commissionnaires s'adressaient plutôt aux transporteurs acceptant les tarifs les plus bas, généralement des opérateurs non organisés, qui ont obligé les sociétés structurées à baisser le coût de leurs prestations. Ces dernières ont donc dû recourir au système D pour ne pas sombrer, notamment en réduisant leurs charges : usage de la contrebande pour les fournitures en pièces détachées, l'achat de pneumatiques et même l'approvisionnement en gasoil dans certaines régions. Les prix seront réactualisés tous les six mois La détermination des prix de référence, aussi tardive soit-elle, est donc saluée par la FNTR, car l'administration les a fixés en étroite collaboration avec les professionnels, sur la base d'une étude sur le coût de revient, étude qui a concerné un large échantillon de sociétés. Il s'est ainsi avéré que la structure du coût global annuel du transport de marchandise par route se répartit à concurrence de 52 % en charges fixes, 39 % en charges variables et 9 % en frais de structure. A partir de là, le coût moyen de référence pour le transporteur a été estimé à 1,07 DH par tonne et par kilomètre. Mais il varie, selon le type de véhicules et le tonnage, passant de 2,71 DH /t/km pour les camions bennes de 5,5 t à 0,44 DH/t km pour les semi-remorques citernes de 38 t. Le prix moyen au kilomètre a pu être fixé à 7,29 DH, variant entre 5,12 DH pour les 5,5 t et 10,07 DH pour les bennes de 38 t et plus, avec dans cette fourchette, une quinzaine de prix selon les catégories. Le ministère du Transport et de l'Equipement compte publier et réactualiser ces prix de référence tous les six mois. Mais, avoir des prix de référence est une chose et les appliquer en est une autre, et on voit pas aujourd'hui ce qui obligerait les opérateurs à respecter la grille des tarifs, la loi 16/99 ne prévoyant aucune autorité de surveillance et de régulation dans ce domaine, notamment pour lutter contre le dumping. Ceci est d'autant plus important que le Conseil supérieur de la concurrence est aux abonnés absents.