Le ministère de l'Equipement et du Transport est les professionnels ont convenus de mettre en œuvre une série de mesures visant la mise à niveau du secteur de transport routier fret dont celle traduisant l'établissement des coûts moyens de référence pour le compte d'autrui selon les différents types de véhicules exploités. La publication régulière du tarif de référence des prestations de transport de marchandise a été acquise et sera diffusée chaque semestre. Le ministère et la FNTR regroupant les professionnels du transport routier ont convenus, par ailleurs, de mettre au point un nouveau contrat-programme spécifiant les engagements communs et réciproques dans le développement du secteur. Cette liste a été rendue publique vendredi dernier fixant le coût moyen général de référence à 1,07 DH la tonne et 7,29 DH par kilomètre. La détermination de ces coûts, notent les protagonistes, «découle des données relatives aux charges d'exploitation des véhicules de transport, en tenant compte de toutes les dépenses supportées par une entreprise offrant des services statistiques, respectant les conditions de sécurité routière, des normes techniques et de l'environnement». Mais le secteur informel impose une concurrence déloyale dans la mesure où les propriétaires de camions représentent entre 60 et 70% du secteur et se trouvent en position avantageuse en bradant les prix puisqu'ils ne paient pas leurs obligations fiscales ni les frais sociaux. Sur un autre volet, il a été convenu de financer la mise à niveau du transport routier fret à hauteur de 20% du solde de la caisse spéciale de retour à vide. Cette mise à niveau devrait se concrétiser par la mise en place d'un observatoire national de transport routier, le regroupement des entreprises atomisées et la formation continue au profit des cadres dirigeants de celles-ci. Un autre projet a, également, retenu l'attention, la création d'une gare routière fret au profit des transporteurs routiers au port de Casablanca. Rappelons que le dialogue entre les partenaires institutionnels et privés a fini par l'emporter sur l'ancienne politique de pression par grèves successives et, déjà, certaines mesures ont été mises en exécution au bénéfice des professionnels, comme la baisse de la taxe à l'essieu ramenée de 8 500 à 7000 DH dans la Loi de Finances 2004. Le secrétaire général de la FNTR a souligné que «l'un des maux majeurs dont souffre la profession est la difficulté de voir rémunérée à son juste prix la prestation transport aggravée par l'impossibilité de répercuter à son rythme et à son niveau les différentes augmentations concernant le carburant principalement, ainsi que les autres postes de la structure du coût du transport routier de marchandises sur la tarification». Abdelilah Hifdi a fait appel au sens de la citoyenneté des clients chargeurs marocains pour assurer une rémunération en conformité avec l'étude de tarification de référence : «ce qui entraînerait l'éclosion d'entreprises citoyennes championnes tirant le secteur vers le haut, assurant un transport de qualité, un transport sûr et respectueux de l'environnement, donc un transport durable». Les réactions des professionnels ont relevé, à l'unanimité, «la collaboration franche, fructueuse et exemplaire entre l'Administration et les opérateurs du transport routier de marchandises». Les recommandations de la journée d'évaluation de trois années d'application de la réforme de mars 2003 ont intéressé, notamment, outre le nouveau contrat-programme, la publication du tarif de référence, la mise à niveau des entreprises et la création d'une gare routière au port casablancais, l'accélération du renouvellement des véhicules vétustes du parc de transport routier de marchandises. Pour ce, la FNTR a proposé de mettre en œuvre les actions non encore réalisées et a préconisé des mesures susceptibles de mettre un terme «aux dysfonctionnements actuels du marché du transport, afin de garantir le jeu d'une saine concurrence et pour renforcer la compétitivité des entreprises de transport».