Qu'ils de réjouissent donc, ceux qui ont applaudi à la nouvelle constitution et chanté ses louanges. Qu'elle soit rassurée cette élite politique, ô combien crédible et ô combien ancrée parmi les citoyens. Maintenant que les urnes magiques ont fait pencher la balance de son côté et lui ont injecté une forte dose de confiance en soi et approuvé sans réserve autant ses talents organisationnels que ses performances. 98 % est un score dont ne rêvait personne au sein de cette élite et de ces partis qui ont appelé à voter « oui » à la Constitution, c'est le meilleur indicateur que cette élite est "dans la bonne voie et même la voie royale vers la consolidation de la démocratie dans ce pays" . Qu'ils de réjouissent donc, ceux qui ont applaudi à la nouvelle constitution et chanté ses louanges. Qu'elle soit rassurée cette élite politique, ô combien crédible et ô combien ancrée parmi les citoyens. Maintenant que les urnes magiques ont fait pencher la balance de son côté et lui ont injecté une forte dose de confiance en soi et approuvé sans réserve autant ses talents organisationnels que ses performances. 98 % est un score dont ne rêvait personne au sein de cette élite et de ces partis qui ont appelé à voter « oui » à la Constitution, c'est le meilleur indicateur que cette élite est "dans la bonne voie et même la voie royale vers la consolidation de la démocratie dans ce pays" . Ils vont boire de bons verres de thé pour célébrer « la grande victoire dans leur bataille pour la mobilisation générale ». Ainsi, ils vont envoyer des signaux clairs au makhzen, chacun selon sa capacité, le nombre de ses meetings et festivals de rhétorique creuse, et selon ses discours incendiaires vis-à-vis du clan des boycotteurs. C'est à l'aune du degré d'obséquiosité que se mesure la loyauté absolue au projet du régime, à la nouvelle constitution parachutée et aux réformes dont regorgent ses valises. Cette élite a besoin de prouver, par ces signaux, qu'elle est au garde à vous, prête à défendre les choix décidés en haut lieu et exécuter ses projets, une fois le référendum passé et la nouvelle Constitution adoptée. Le débat constitutionnel ne les intéresse pas car il a été clos avec le référendum. D'ailleurs, ils étaient impatients d'en finir vite avec tout ce bavardage et passer aux choses « sérieuses » : comment exploiter rapidement tous ces efforts acharnés pour la constitutionnalisation de la permanente domination makhzénienne, ils savent que si le référendum se déroule comme aime le makhzen, les prochaines élections aussi se déroulement comme ils aiment. Il n'est donc pas surprenant qu'ils pensent dès maintenant au postes de Chef de gouvernement et de ministres ou là répartition du gâteau le gouvernemental si aucun parti n'arrive à trouver une majorité pour le soutenir. La Constitution pour laquelle ils ont appelé à voter Oui, à coup de tournées dans les villes, de cris dans les meetings, de déclarations aux médias publics, leur donne l'opportunité, grâce à ses chapitres magiques, de négocier en toute clandestinité avec le makhzen et entre eux pour se partager postes et faveurs. C'est la coutume et c'est ainsi qu'ils ont toujours réussi à éviter et enterrer la moindre évocation de la réforme constitutionnelle. Sans le mouvement du 20 février, ils auraient continué à maudire toute personne qui parlait de la nécessité de cette réforme et la traiter avec mépris, pour la simple raison qu'ils trouvaient leur compte dans un statut constitutionnel où il n'y a jamais de comptes à rendre, et où les élections étaient réduites à une petite bataille (avec ses tromperies et ses ruses pour s'accaparer le budget électoral) qui précédait les négociations des portefeuilles ministériels et autres charges publiques. Ainsi va l'interminable feuilleton de constitutionnalisation du pillage, du mensonge et la fourberie. Lors de cette modification de la Constitution, ils n'étaient préoccupés ni par la monarchie parlementaire, ni par les pouvoirs de roi ni par le champ d'action du parlement ou celui du gouvernement. Par contre ils avaient le souci de constitutionnaliser à nouveau la falsification et le pillage, et si la nouvelle constitution allait permettre à nouveau les mêmes tractations et marchandages clandestins lors de la formation du gouvernement. Le référendum sur la Constitution s'est achevé. Malgré toutes les belles phrases pour qualifier ce jour de joyeuse fête nationale, la triste vérité est que c'est jour de funérailles constitutionnelles où le Maroc a raté un rendez-vous historique qui aurait pu donner lieu à un nouveau départ pour son développement. C'est un jour de funérailles constitutionnelle car la volonté libre du peuple a été confisquée dès l'instant où une commission consultative royale a été chargée de la révision constitutionnelle, cette commission a été en plus verrouillée par cet autre « machin » politique. C'est un jour de funérailles constitutionnelle car celui qui veut sincèrement un référendum honnête, libre et démocratique lui prépare les instruments, à savoir : un organe national indépendant de supervision, un espace d'expression pour les opposants au projet de constitution, un mécanisme de rédaction qui favorise le vrai débat dont les conclusions engagent toutes les parties, des réformes politiques immédiates dont notamment la libération de tous les prisonniers politiques et des opprimés en général, la mise à hors d'état de nuire des grands corrompus qui occupent des positions clés et la suppression des lois liberticide. Cet arsenal est de nature à crédibiliser la bonne foi dans la réforme globale et la réforme constitutionnelle en particulier. C'est un jour de funérailles constitutionnelle car les taux annoncés sont douteux car la source qui les a annoncés et qui a orchestré le référendum a tout un passif et une grande expertise en matière de falsification, tricherie et violation de la volonté populaire Oui, le chantier de la réforme constitutionnelle restera ouvert, non seulement dans les détails mais dans les fondations. Il est triste qu'après plus de 50 ans d'indépendance, notre contrat de base encore fragile, aussi bien au niveau de la société qu'au niveau de l'état. L'espace politique continuera d'opposer les militants acharnés aux adversaires de la réforme et du vrai changement, devenus très nombreux ces derniers temps... - Traduit de l'arabe par Ahmed benseddik Cette adresse e-mail est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.