Le patron du RNI a obtenu d'Abdelilah Benkirane le poste de ministre de l'Economie et des Finances, indique à Lakome un responsable du RNI. Le gouvernement Benkirane II doit être annoncé dans les jours qui viennent. "Salaheddine Mezouar sera le prochain ministre de l'Economie et des Finances dans le gouvernement Benkirane II qui sera officiellement annoncé d'ici une dizaine de jours au plus tard". C'est ce qu'a affirmé ce matin à Lakome l'un des leaders du Rassemblement National des Indépendants (RNI), qui a requis l'anonymat. La destinée de ce ministère était le principal point d'achoppement à régler dans les consultations entre le PJD et le RNI, selon une source interne au PJD. De son côté, Idriss Maroun, membre du Bureau politique du Mouvement Populaire (MP), autre parti de la coalition gouvernementale, a déclaré à Lakome que "le Secrétaire général du MP, Mohand Laenser, a informé les membres du Bureau politique réunis le soir du mercredi 4 septembre que les choses se sont bien passées, que les consultations entre Mezouar et Benkirane sont arrivées à leur terme normal et qu'il ne reste que des points de divergences mineurs." Fusion entre les ministères de l'Economie et celui du Budget ? Reste la question du poste de Driss El Azami El Idrissi, actuel ministre du Budget. Sous l'actuel gouvernement, le ministère de l'Economie avait été scindé en deux pôles : celui de Nizar Baraka (Istiqlal) pour l'Economie et les Finances et celui de Driss El Azami El Idrissi (PJD) pour le Budget. La réunification des deux pôles est l'objet de discussions entre Mezouar et Benkirane mais bute sur le nom du parti qui en prendrait la tête, vu l'importance stratégique du ministère. Le PJD souhaitait placer El Azami à ce poste tandis que le RNI y voulait Mezouar. Maintenant que le patron du RNI a décroché le ministère de l'Economie et des Finances, trois options sont possibles : soit Mezouar récupère aussi le Budget, soit El Azami garde son poste, soit Azami est remplacé au Budget par un tiers. Le G8 arrive au gouvernement L'arrivée au gouvernement du RNI, membre du G8 avec le PAM et «ennemi» politique du PJD, va certainement poser des problèmes au parti de Benkirane. Il faut rappeler que l'objectif du G8 lors de la campagne électorale de novembre 2011 était justement de contrer le PJD et de propulser Mezouar à la Primature. Aujourd'hui, au vu des réformes difficile à entreprendre - et des enjeux politiques qui sont derrière – on peut se demander si le PJD ne va pas imploser sous la contradiction : il s'apprête à co-diriger le gouvernement avec ceux contre lesquels il avait bâti sa stratégie politique électorale. Ceux qu'il avait désigné comme étant à l'origine de la corruption et du sous-développement du Maroc. En somme, les afarits, les diablotins et les crocodiles. Benkirane devra d'ailleurs expliquer à ses bases le retour de Salaheddine Mezouar au poste de ministre des Finances malgré la scandaleuse affaire des primes pour laquelle des responsables du PJD avaient demandé l'ouverture d'une enquête.