Najat Anouar, présidente de l'association « Touche pas à mon enfant » qui s'était portée partie civile dans l'affaire DanielGate, tergiverse aujourd'hui sur la légitimité d'une décision royale remettant dans la nature un dangereux pédophile qui a violé 11 mineurs marocains. Et qui plus est pourrait s'avérer être un espion.. Dans une émission de la télévision publique marocaine, Najat Anouar, présidente de l'association « Touche pas à mon enfant » s'était dite satisfaite de la sentence prononcée par le tribunal de première instance de la ville de Kénitre contre le pédophile Daniel Galvan. 30 années de réclusion criminelle qui seront confirmées en appel. C'était en 2009. Aujourd'hui, le roi du Maroc Mohammed VI, à l'occasion de la fête du trône, vient d'accorder sa grâce à ce dangereux criminel après qu'il ait purgé moins de 3 ans de sa peine. Une décision qui aurait dû susciter de vives réactions de la part de celle qui, jadis réclamait une peine exemplaire pour Daniel Galvan et qui considérait la décision judicaire comme ayant suffisamment prise en compte les sentiments des familles et les attentes de la société civile. Que neni ! Juste après la vague d'indignation qui a secoué le pays (et dont les effets ne font que s'amplifier) après cette fâcheuse décision de relaxe, Najat Anouar sort défendre sa marchandise en déclarant publiquement aux marocaines et aux marocains qui ont appelé à manifester hier devant le Parlement : "ne faites pas de la surenchère sur cette décision royale et sur le crime du pédophile! Les prérogatives de Mohammed VI sont claires et nous avons mené ce combat avant vous". Mais à quel combat, Madame Anouar fait-elle alussion ? Celui de la protection de l'enfance ou celui de la lutte contre des décisions royales absurdes qui portent atteinte à la protection de l'enfance justement ?? Juste après une mobilisation populaire sans précédent au Maroc contre cet acte royal, Najat Anouar intervient sur la chaîne qatari Al Jazeera, dans ce qui ressemble être un coup de com ou plutôt une tentative désespérée pour calmer les tensions et déclare que "la grâce royale est une disposition constitutionnelle indiscutable qui existe dans tous les pays du monde » et que « le roi a le droit d'en faire l'usage qu'il veut" ! Fusse-t-elle à profit d'un dangereux pédophile ayant commis d'immondes agressions sexuelles sur des enfants dont l'âge de la plus jeune victime ne dépassait pas deux ans au moment des faits comme le montre les photos saisies par le ministère public dans cette odieuse affaire! Madame Anouar est probablement une mère de famille... Elle n'a pas uniquement tenté de légitimer ce geste royal, que le quotidien français Le Monde qualifie de "honte internationale", mais prétend être à l'origine de la demande d'extradition qui a été prononcée contre le pédophile espagnol par le ministère de la Justice marocain. Une façon de dire à l'opinion publique que l'Etat marocain n'a pas agi seul mais en concertation avec les acteurs de la société civile les plus concernés par cette affaire. Ces attitudes placent au centre du débat public la question de la crédibilité d'un grand nombre de ces acteurs en manque d'indépendance vis-à-vis des rouages du makhzen, surtout lorsqu'il s'agit de défendre des positions contre lesquelles se dresse l'ensemble de la communauté marocaine à l'intérieur et à l'extérieur du pays.