Youssef Amrani a affirmé à Madrid que le Maroc accepte de ne pas débattre avec l'Espagne du sort des deux enclaves. L'échange a eu lieu durant la visite de Youssef Amrani, ministre délégué aux affaires étrangères marocain à Madrid. Apres avoir affirmé que les conflits bilatéraux devaient être débattus bilatéralement, le ministre marocain s'est entendu répondre par son homologue espagnol José Manuel García-Margallo: « Du moment qu'il ne s'agit pas de Ceuta et Melilla ». Ce à quoi notre ministre a répondu « d'accord ». La journaliste espagnole commentant les propos pour le compte d'Europa Press exprimait dans la vidéo ci-dessous l'impression générale que les deux parties acceptaient que Ceuta et Melilla ne fussent pas sujet à débat. Comment interpréter l'attitude d'Amrani ? S'agit-il d'un vrai changement de cap ? Peu probable. En fait l'attitude des autorités marocaines à l'égard du sujet des deux enclaves varie au grès des relations bilatérales entre les deux pays. La réponse d'Amrani pose d'autant plus problème qu'elle contredit la déclaration gouvernementale qui parle du « temps qui va donner raison au Maroc concernant ses provinces du Sud et de ses territoires occupés ». Elle pose aussi problème car Amrani a pour Premier ministre Abdelilah Benkirane qui avait qualifié la visite de Juan Carlos aux deux enclaves en novembre 2007 de « provocation » et qui avait appelé à l'organisation d' « une marche verte » pour récupérer les deux villes. Il est vrai qu'à l'époque, il était dans l'opposition.