Onze personnes ont été déférées devant la Cour d'appel de Casablanca pour vol de voitures. Ahmed, l'auteur principal et son épouse Naima, ont conduit avec eux derrière les barreaux neuf complices constitués de receleurs et de serruriers. Plusieurs plaintes ont été déposées dans différents commissariats de police pour vol de voitures, en particulier les Mercedes 200 et 240 et les Golf-Volkswagen. Une coordination entre les différentes brigades de la police judiciaire du Grand Casablanca s'imposait. Ainsi, en mars dernier, la salle de trafic de la P.J. El Fida Mers Sultan fut avisée de l'existence d'une voiture de marque Mercedes 240, de couleur verte, qui faisait l'objet d'une plainte pour vol. Ladite voiture était en stationnement à Hay Omar Ibnou Al Khattab. Les enquêteurs se sont rendus sur les lieux et ont entamé une surveillance dans les alentours. Peu de temps après, un bonhomme se dirigeait vers le véhicule en question, ouvrit la portière et monta à bord. La voiture était alors encerclée par les éléments de la P.J. qui ont demandé au chauffeur les papiers de bord. Celui-ci a commencé par prétendre qu'il les avait oubliés dans son local en tant que poissonnier. Une fois dans le local, la perquisition des enquêteurs était vaine. De papiers, il n'y en avait point, mais trois personnes se trouvant à l'intérieur du local ont éveillé les soupçons des policiers. Un premier interrogatoire a conduit les enquêteurs sur la piste du vol. Conduits au commissariat de police, les quatre «poissonniers» ont avoué leurs forfaits et ont balancé le nom de l'épouse du principal accusé, Ahmed. Naima, selon l'enquête, avait procédé à la destruction des papiers de bord de la voiture volée. Face aux aveux de son épouse et de ses trois complices, Ahmed, un récidiviste, a reconnu être de mèche avec une bande de malfaiteurs spécialisés dans le vol des voitures, particulièrement les Mercedes, fortement demandées dans le secteur des transports en commun. Ahmed, Abdessamad et Said le père (incarcéré à la prison civile de Settat) sont de la même famille. Ils s'activaient auprès de quatre autres malfaiteurs, dont deux sont en état de fuite, pour le vol de voitures à l'aide d'une clé soigneusement contrefaite avec laquelle ils ouvraient la portière et démarraient les véhicules volés. A chaque opération, Ahmed contactait son père, Said, par téléphone, à l'intérieur de la prison, pour demander des renseignements sur d'éventuels receleurs. Ensuite, les rendez-vous sont fixés avec un certain “Chrif” qui s'occupait de l'écoulement des véhicules. Des fois, pour éviter les soupçons, ils démontaient les véhicules qu'ils revendaient en pièces détachées. Le démontage se faisait dans un garage sis boulevard de la grande ceinture. Les sommes cumulées par les ventes des pièces étaient partagées entre les membres de la famille, y compris ceux qui étaient en prison. La perquisition a permis aux enquêteurs de mettre la main sur deux voitures volées, quatre clés soigneusement contrefaites, 17 dossiers de mutation de cartes grises, 17 plaques minéralogiques, une gamme d'accessoires et de pièces détachées ainsi que des moteurs complets de voitures volées. Les mis en cause ont avoué avoir volé au moins dix voitures.